1. Justine au pensionnat (2)


    Datte: 10/07/2018, Catégories: Erotique, Auteur: Orchidée, Source: Xstory

    ... un effet salutaire puisque la souffrance infligée n’en avait eu aucune. Sinon, une nouvelle séance de masturbation soulagerait la tension. Se caresser deux fois en deux jours, cela ne lui était pas arrivé depuis l’adolescence.
    
    Michèle aurait pu retrouver la douceur de sa maisonnette près de la grille d’entrée à l’affreuse peinture verte écaillée par les années après le dîner pris en commun dans la cuisine ; toutefois, elle trouvait toujours un prétexte à rester au fourneau le week-end et pendant les vacances. Soucieuse de connaître la raison de l’air absent de la surveillante, la mamie déposa la bouteille de liqueur de mûre sur la table.
    
    – Alors, cette baignade !
    
    Justine se contenta d’un laconique « Délicieuse » lâché sans entrain. La jeune femme semblait peu encline à la conversation ; l’alcool la tentait davantage ce soir. Elle avala une première rasade cul sec puis se resservit, indifférente à la suspicion qu’inspirait une attitude grossière. La proximité imposée par les pensionnaires dans le bassin, sa propre désinvolture, laissait des traces dont elle devait se purifier. Michèle haussa des épaules, le moment paraissait bien choisi de dévoiler son plan.
    
    – Avec Robert, on a pensé qu’on pourrait vous emmener avec les filles à Eymoutiers pour le feu d’artifice du 14 juillet. Personne ne le saura.
    
    Le sourire de Justine ne refléta aucune joie véritable, à peine le désir d’abandonner les décisions à d’autres, de ne plus être l’autorité de référence. Le second ...
    ... verre subit le sort du premier. Quitte à transgresser le règlement, autant en abuser. Juliette et Gabrielle méritaient de respirer un peu hors de la vertueuse institution du Domaine des Tilleuls, elle aussi.
    
    – D’accord. N’en parlez-pas, on leur fera la surprise.
    
    La bouteille de mûre avait pris une bonne claque, la surveillante aussi. Les dents lavées une fois, puis deux, rien n’avait pu débarrasser son haleine de l’odeur persistante. Maintenant, la lecture ne l’inspirait pas, événement assez rare pour être souligné. Même le courage de se mettre en pyjama lui manquait.
    
    « Mademoiselle ! »
    
    Conséquence d’un léger abus d’alcool, du surmenage, des trop longues semaines de solitude, elle refusa de se laisser abuser.
    
    « Mademoiselle ! »
    
    Le doute n’était plus permis ; la jeune femme toqua à la porte de la chambre voisine et entra sans attendre. Les lits étaient de nouveau réunis, ou peut-être n’avaient-ils pas été séparés ce matin. Quelle importance ! Le sourire des filles assises en tailleur excluait l’accident ou un malaise, le reste lui apparaissait secondaire.
    
    – Oui ? se contenta-t-elle de lancer en guise de question.
    
    – On voulait vous dire merci, susurra Gabrielle fébrile, personne n’a jamais été aussi sympa avec nous.
    
    L’intention valait de l’or aux oreilles de Justine ; toutefois, l’intuition lui intimait une certaine méfiance, ces deux-là savaient parvenir à leur fin. À bien y réfléchir, ou était-ce une vision de l’esprit déformée par l’abus de crème de ...
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