1. Justine au pensionnat (2)


    Datte: 10/07/2018, Catégories: Erotique, Auteur: Orchidée, Source: Xstory

    2 La baignade
    
    Malgré la décision prise la veille, Justine avait ouvert les volets de la salle d’étude ; la directrice connaissait son affaire, un cadre éducatif strict s’avérait indispensable à la bonne marche de l’établissement comme dans l’intérêt des pensionnaires. Sans vouloir leur refuser le droit de prendre un peu de bon temps cet été, il ne pouvait être question d’entretenir une complicité malsaine, ce genre de relation ne passerait pas inaperçue à la prochaine rentrée.
    
    Elle aurait dû monter à l’étage, ne serait-ce que pour vérifier la remise en ordre de la chambre ; cependant, la peur de surprendre un regard ou un geste équivoque la retenait. La jeune femme s’en voulait, un euphémisme qui permettait d’adoucir la violence de sa culpabilité. Si la découverte des novices la veille avait entraîné une excitation passagère, sa réaction aurait été d’en rire ce matin. Mais fantasmer sur des internes, se masturber en pensant à elles, allait à l’encontre de ses valeurs.
    
    – Mal dormi ? sourit Michèle affable. Ce n’est pas la lichette de mûre qui vous a fait mal, au moins.
    
    La surveillante tenta de vider son esprit.
    
    – Au contraire, j’aurais peut-être mieux fait d’en avaler davantage. Les filles ne sont pas encore en bas ?
    
    – Non, c’est bizarre. Vous voulez que j’aille voir ?
    
    – Inutile ! martela Justine interloquée par la brusquerie de sa réaction. Laissons-les dormir un peu, ajouta-t-elle radoucie, les vacances ne durent pas.
    
    La cuisinière remplit un bol de ...
    ... café qu’elle rallongea avec du lait tiède, une constante depuis l’arrivée de la jeune femme au domaine.
    
    – Je suis d’accord. J’ai fait du pain perdu, vous en prendrez un peu.
    
    Ce n’était pas une question ; Michèle détestait voir un estomac vide quitter sa table. Elle déposa d’épaisses tranches de pain dorées à la cannelle dans une assiette.
    
    – On peut en avoir aussi ? demanda une voix fluette à l’entrée de la cuisine. Ça sent rudement bon.
    
    Gabrielle osa un sourire timide comme si elle voyait la surveillante pour la première fois, Juliette dissimulée dans le dos de sa complice ne paraissait pas davantage rassurée. La mamie soupira, amusée.
    
    – Bien entendu, installez-vous.
    
    D’habitude, les filles descendaient les marches quatre à quatre, inconscientes du bruit occasionné par leur cavalcade. Ce matin cependant, elles traînaient un air aussi coupable que celui de Justine, un soulagement pour la jeune femme qui avait craint de surprendre une attitude désinvolte à son égard. Aucune des trois ne se permit le traditionnel « Vous avez bien dormi ? »
    
    Seule Michèle s’agita dans tous les sens, fidèle à ses habitudes.
    
    Qu’avait en tête madame de Bouvreuil, la prof de philosophie, en rédigeant l’intitulé du devoir ? Bien sûr, la tentation faisait de Justine une coupable, au point de s’infliger la punition de plancher aussi sur la rédaction à venir depuis deux heures, au point d’hésiter à lire les arguments de Gabrielle et de Juliette par crainte d’y trouver une référence à ...
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