1. Morgane et Ambrosius (2)


    Datte: 26/06/2018, Catégories: fh, hplusag, vengeance, Oral pénétratio, historique, aventure, Auteur: Herminie, Source: Revebebe

    ... jours.
    
    Ambrosius les rejoignit.
    
    — Bienvenu sur les terres de Bretagne, Ambrosius Merlinus.
    — Qui êtes-vous ? Vous me connaissez ?
    — Je suis Morgane, fille d’Ygerne, belle-fille d’Uther. Voici Ceridwen, la future prophétesse de notre clan.
    — Morgane, pourquoi révèles-tu ces choses à un étranger ?
    — Ce n’est pas un étranger, c’est le préfet Ambrosius Aurelianus.
    — Oui, oui, c’est vrai, répondit Ceridwen amèrement, ce n’est jamais qu’un romain de plus qui a abandonné son poste en Bretagne pour courir après les chimères impériales.
    — La douleur t’aveugle, Ceridwen, Ambrosius est breton, il est revenu parmi nous, c’est tout ce qui compte.
    — C’est toi l’aveugle, Morgane, regarde autour de toi et vois ce dont il est responsable depuis son départ !
    
    Morgane allait répliquer, mais d’un geste, Ambrosius l’arrêta :
    
    — Elle a raison. J’ai failli. Mais dans l’immédiat, nous devrions nous mettre en route et avertir Uther.
    — Non, répondit Ceridwen, dans l’immédiat, nous devons réparer un sacrilège commis envers Diane. Je vais rester là et purifier la colline. Toi, Morgane, tu retournes avec lui au cœur de la forêt. Vous saurez quoi faire.
    — Quoi donc ? demanda le Romain
    — Achever un rituel, répondit Morgane.
    — Non chrétien ?
    — Non chrétien, en effet, reprit Ceridwen, car ici nous respectons les anciens cultes… oui, nous savons que vous autres, Romains, prenez ces choses-là pour de la superstition, mais regarde ton empereur et son dieu, et ose me dire qu’il nous a été ...
    ... d’une aide efficace ! On ne t’obligera pas à participer, si tu ne le désires pas, mais sache-le, Ambrosius, si tu veux retrouver ta place sur ces terres, il faudra prouver que tu la mérites.
    
    Le Romain serra les poings. Il venait d’être libéré pour se faire insulter, pour recevoir des leçons. Et par qui ? Par deux femmes, dont une déshonorée ; trop jeunes de surcroît pour avoir une quelconque expérience de la politique et de ses difficultés. Il cracha :
    
    — Je ne suis pas revenu pour supporter les sarcasmes d’une femme. Que sais-tu de ce que ton Préfet a accompli auprès de l’empereur ? Qu’as-tu fait toi-même pendant son absence ? Ta place devrait être à ton foyer, auprès de tes enfants !
    — Tu ne crois pas ce que tu dis ! rugit Ceridwen qui brandit sa lourde lame.
    
    Morgane s’interposa.
    
    — Ça suffit !
    
    Elle resta entre eux deux, le regard dur, et les toisa longuement. Ils baissèrent leurs armes.
    
    Alors elle reprit :
    
    — On fait comme tu as dit, Ceridwen. Mais je rechigne à te laisser seule.
    — Ne t’inquiète pas pour moi.
    
    Elle désigna la lune du regard :
    
    — Nous sommes encore sous sa protection.
    
    Morgane la serra dans ses bras, avant de redescendre la colline en direction de la forêt, Ambrosius à sa suite.
    
    Ils accomplirent le chemin dans le silence.
    
    L’aube se levait lorsqu’ils atteignirent le cœur de la forêt. À fermer simplement les yeux et écouter les premiers bruissements de la brise matinale, ou le sifflement des oiseaux, on n’imaginait pas que le ...
«12...678...11»