1. Morgane et Ambrosius (2)


    Datte: 26/06/2018, Catégories: fh, hplusag, vengeance, Oral pénétratio, historique, aventure, Auteur: Herminie, Source: Revebebe

    Résumé du récit précédent (n°14287) :1208 ans après la fondation de Rome, en été. Le Préfet de Bretagne Ambrosius Aurelianus est de retour dans la province, après quatre ans passés à la cour impériale, où il a échoué à obtenir l‘aide de l‘empereur romain contre les envahisseurs barbares.En son absence, son ennemi Vortigern s‘est emparé du pouvoir.À peine débarqué, Ambrosius a été capturé et la troupe barbare le ramène à Vortigern.Morgane et Ceridwen se rendent au cœur d’une forêt sacrée, dans un sanctuaire dédié à la déesse Diane, pour y accomplir un rituel qui devrait leur concilier les dieux dans la lutte que le chef Uther – fidèle d’Ambrosius – s’apprête à mener contre Vortigern. Elles sont escortées par le jeune guerrier Gwion.Les barbares font irruption dans le sanctuaire, Gwion reçoit un grand coup d’épée, Ceridwen est violée. Morgane s’est cachée à temps dans un vieux dolmen.
    
    ***
    
    La forêt s’était tue. Un silence mortel y régnait.
    
    Parmi la dizaine de barbares qui avaient brutalement envahi la clairière, Morgane avait reconnu deux visages, croisés à Londinium dans les années et les mois précédents.
    
    En premier, c’était Horsa, le frère d’Hengist, qui tenait le Cantium avec lui. Repérable entre mille par son allure de géant et les bracelets d’or qu’il ne quittait jamais. Ainsi, la rumeur qui courait sur sa présence en Dumnonia était vraie.
    
    Le second visage était celui d’Ambrosius Aurelianus.
    
    Elle n’avait pas osé y croire, d’abord, car quelques années ...
    ... d’absence peuvent changer un homme. Ou plutôt le regard qu’on porte sur lui et le souvenir qu’on en garde. Or, le souvenir d’une allure aristocratique et soignée, de la toge et de la pourpre, du menton parfaitement glabre, de l’œil sévère et déterminé, rien ne correspondait plus à la réalité présente : celle d’un prisonnier sale, épuisé et abattu. C’était inconcevable. Et pourtant, pas de doute possible : la présence des alliés de Vortigern dans les parages suffisait à confirmer l’identité du Préfet. Sans doute avaient-ils eu vent de son retour et lui avaient-ils tendu un piège.
    
    Morgane, le sang glacé, tentait de réaliser ce dont elle venait d’être témoin. Elle se glissa hors du tombeau qui lui avait servi de refuge. Elle claquait des dents.
    
    Au bord de la source, un corps étendu. Gwion. La berge était rouge de sang. Penchée au-dessus, une silhouette plutôt fluette. Morgane sortit ses poignards.
    
    — J’espère que vous avez une bonne raison d’être là.
    
    Le glissement du métal et la voix glaciale firent leur effet. La silhouette sursauta et se retourna. Un adolescent. Il ne parut pas effrayé.
    
    — Connais-tu cet homme ? demanda-t-il en désignant Gwion.
    — Qui es-tu ? demanda à son tour Morgane.
    — Je l’ai sorti de l’eau. Il est salement blessé, mais il vit encore. Impossible de dire pour combien de temps.
    — Qui es-tu ? répéta Morgane.
    
    Elle n’avait pas bougé de sa place, le ton tranchant ne souffrait pas de réplique. L’adolescent se releva et s’inclina brièvement.
    
    — ...
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