Morgane et Ambrosius (2)
Datte: 26/06/2018,
Catégories:
fh,
hplusag,
vengeance,
Oral
pénétratio,
historique,
aventure,
Auteur: Herminie, Source: Revebebe
... sanctuaire eût subi la moindre violence. Pourtant, l’herbe était piétinée partout, arrachée en plus d’un endroit. Quelques arbres exhibaient de profondes entailles sur leurs troncs mutilés. Le corps de Gwion, au bord de la source, avait laissé la place à une grande trace de sang séché.
Morgane se tourna vers Ambrosius.
— Nous sommes arrivés.
Il soutint un moment ce regard vert et brillant qui semblait l’accuser, avant de se détourner : il n’avait pas été à la hauteur. Il en concevait une honte et un dégoût invincibles. Mieux vaudrait disparaître à tout jamais.
Il s’assit sur une pierre, en bordure de la clairière, et posa à ses pieds sa masse totalement inutile.
— Ton amie a raison, dit-il, je ne mérite pas d’être Préfet. Je ne suis pas même sûr de mériter de revenir sur ces terres.
Morgane le regarda longuement. Elle se contenta de répondre :
— Préfet, Patrice, Maître de cavalerie, Roi ou Duc, ce ne sont que des mots. Mais il est trop tôt pour parler de ces choses. Tu verras cela plus tard, avec Uther et ses hommes, quand tu seras nourri, lavé et reposé.
Elle retira ses vêtements à la hâte et plongea dans la source. Elle était couverte de sang. Elle se frotta énergiquement pour en faire disparaître le plus possible les traces. Il ne réalisa pas tout de suite qu’elle était nue. Ça lui était égal. Une question lui brûlait les lèvres :
— Mes enfants ? Ma femme ?
Morgane se tourna vers lui, interrogative. Elle semblait n’avoir pas bien entendu. ...
... Répéter lui coûta. Il craignait la réponse et n’était pas sûr de vouloir l’entendre.
— Le Barbare m’a dit que mes enfants étaient tués…
— L’aîné est mort, mais pas les deux petits.
Ambrosius déglutit difficilement. Le sang se retirait de ses veines goutte à goutte remplacé par un froid envahissant.
— Que sont-ils devenus ?
— Uther les a cachés chez lui quand Vortigern s’est emparé de tes domaines. Aujourd’hui, ils sont loin au nord, sous la responsabilité du seigneur des Orcades.
Lot des Orcades. Un allié, mais ses terres ne faisaient pas partie de l’empire. Un Picte. Un païen. Mais au moins, il était sage et ses deux plus jeunes enfants étaient en vie. Il réalisa qu’il ne les connaissait pas. Et qu’eux ne connaissaient pas leur père. Ils ne marchaient pas encore quand il était parti.
— Et mon épouse ?
— C’est l’épouse de Vortigern à présent.
Horsa n’avait pas menti.
Ambrosius se sentait sale.
Sa femme était très jeune au moment de leurs noces. Il avait fait son devoir et elle avait mis au monde des enfants. Un garçon d’abord, puis des jumeaux : un garçon et une fille. Un bilan plutôt honorable. Malgré tout, il l’avait toujours considérée elle-même comme une enfant. Elle était surtout occupée de ses toilettes et de l’entretien de sa maison.
De quelque côté qu’il soulève le voile, la triste vérité se présentait sous le même jour : il avait abandonné sa famille. À son retour, elle n’existait plus, sauf deux enfants très jeunes, exilés sur des terres ...