Morgane et Ambrosius (2) - Histoires de Sexe

Morgane et Ambrosius (2)

... redressa, s’arrachant avec peine de son rêve.

— Je dormais ?

Il ne savait pas comment accueillir la nouvelle. Il regarda autour de lui. Le soleil était haut à travers les arbres, et la forêt embrasée de couleurs vives. Quelques soldats paraissaient monter la garde. Agenouillée en face de lui, Morgane le fixait curieusement. Il tenta de se détourner, gêné par ces yeux qu’il avait vu chavirer en rêve.

— Oui, tu as dormi…

Elle sembla hésiter.

— Je sais bien que tu es chrétien, mais je crois que tu devrais rencontrer notre prophétesse.

Un trouble profond et indéfinissable le remuait. Il ne pouvait chasser les images de cette fille infiniment désirable. Il devait savoir.

— Combien de temps ai-je dormi ?
— Quelques heures… mais avant, tu as eu une longue transe. Elle a duré jusqu’au soir. Je ne m’attendais pas à ça, j’ai dû te veiller jusqu’à ce que tu t’endormes.
— Elle était épuisée et tombait de sommeil quand nous sommes arrivés, ajouta un adolescent qu’Ambrosius n’avait pas encore remarqué.

Il passa ses mains sur son visage et considéra le nouveau venu.

— Voici Llenlleawg, qui a prévenu les hommes d’Uther, dit Morgane.
— Donc, j’étais en transe ?
— Oui. Je n’ai pas réalisé tout de suite. Tu as jeté ...

... ta masse au fond de l’eau, tu as dansé et poussé des cris, tu t’es couché et tu as continué de te tortiller à terre en disant des choses incompréhensibles. Tu t’es calmé peu à peu. Je ne maîtrise pas suffisamment la science de la divination pour interpréter cela. Tu as eu des visions, n’est-ce pas ?
— J’ai rêvé, en effet. Depuis quand sommes-nous là ?
— C’est le deuxième jour. Hier au soir, les hommes d’Uther sont arrivés.

Deux jours… Morgane reprit :

— Llenlleawg a trouvé mon frère et sa troupe dans un fort tout près. Ils sont passés par ici avant d’aller sur la colline, tu dormais à ce moment-là. Maintenant, ils reviennent.

Un tout jeune homme, portrait craché d’Uther, conduisait la troupe qui pénétra dans la clairière. Il avait les traits tirés et le regard particulièrement grave. Les guerriers qui l’accompagnaient gardaient le silence. Deux d’entre eux portaient Ceridwen enveloppée dans une longue cape. Morgane se leva.

— Arthur…
— Ma sœur… ne me demande pas ce que nous avons trouvé là-haut. Au moins, Horsa est bien mort, et Ceridwen est vivante.

Ambrosius venait de se redresser. Arthur et ses hommes s’inclinèrent d’un même mouvement.

— Bienvenu chez toi, Merlinus, nous avons longtemps attendu ton retour !