1. Parfum d'inceste


    Datte: 22/06/2018, Catégories: fplusag, nopéné, Auteur: Annie-Aime, Source: Revebebe

    ... désespoir de cause, je rejoins ma chambre. Mon cœur bat encore la chamade. Je m’allonge et m’efforce au calme. C’est à ce moment seulement que je prends conscience de mon désir, je bande. L’idée de me branler me traverse l’esprit, je me prodigue une ou deux caresses par-dessus le tissu du jean ; pas plus, mon esprit est ailleurs.
    
    Que pense-t-elle ? Que fait-elle ? Elle frappe à ma porte ; elle n’a pas attendu longtemps avant de venir. Je l’espérais tellement fort que je suis un instant persuadé que c’est le fait de ma volonté, un don télépathique. Elle ouvre sans attendre ma réponse, sa silhouette immobile s’encadre dans le chambranle. Son corps est enroulé dans une serviette qu’elle maintient d’une main posée en pince à hauteur de sa poitrine. Elle ne dit rien, j’attends pareillement silencieux, un peu angoissé. Nos regards, vrillés l’un dans l’autre, témoignent de la tension. Moment mémorable : je retiens machinalement ma respiration.
    
    Elle avance, pose ses fesses sur le rebord du lit, le buste à-demi tourné vers moi.
    
    — Tu as déjà fait l’amour ? interroge-t-elle presque dans un souffle avec des intonations rauques.
    
    La question me décontenance, je me demande quelle est la bonne réponse, mais je pressens aussitôt que je ne suis pas de taille pour manipuler qui que ce soit et surtout pas elle. Aurais-je des arrière-pensées ? J’ai bien une petite idée derrière la tête mais je préfère ne pas vous la dire. J’opte pour une forme de sincérité laconique.
    
    — ...
    ... Oui.
    
    Ma réponse ne l’intéresse pas, je m’en rends compte, elle poursuit sans y prêter attention.
    
    — Il y a un peu plus de deux ans, Chung a été opéré d’un cancer de la prostate.
    — Chung a eu un cancer ! reprends-je d’une voix sourde avec des trémolos catastrophés.
    
    Ma réponse se veut compatissante, je réagis à la connotation alarmiste associée à l’affection sans soupçonner le moins du monde les implications de celle-ci.
    
    — Depuis nous n’avons plus fait l’amour.
    
    La suite ? Un grand blanc dans ma tête, mon souvenir s’est effacé, je triture et malmène ma mémoire… il est à craindre que j’imagine plus que je ne récapitule : Charlène entreprend de me caresser avec sa main libre, constate mon érection, délaisse la serviette, laquelle chute…
    
    Son corps est contre le mien, ses lèvres sont sur les miennes, douces et moelleuses. Moelleuses à un point que je n’ai jamais connu. Il est vrai que je n’ai pas tant d’expérience. Elle non plus d’ailleurs, je le sais, pour avoir recueilli ses confidences : Chung est son premier et unique amant. Pourquoi cette pensée me vient-elle à l’esprit ? Il m’importe de me remémorer qu’elle est une femme bien.
    
    La langue de Charlène force le passage, contraint la mienne. Le baiser est fougueux, dévorant, j’aime être houspillé de pareille manière. Mes derniers complexes volent en éclat, sa passion brise mes chaînes, la fièvre m’égare à mon tour, mes mains partent à l’assaut de la citadelle longtemps convoitée. Je palpe ses seins avec délectation, ...
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