Lisbonne sur Sumida - Histoires de Sexe

Lisbonne sur Sumida

... semaines.

Lorsque tout est accompli, avant même d’avoir repris son souffle, elle descend de l’autel sur lequel nous venons de sacrifier à Éros et passe de l’autre côté du paravent. Je la suis. Nous découvrons alors une scène incroyable. Sans doute excités par nos râles amoureux, les deux Japonais, entièrement nus, s’adonnent eux aussi aux joies du sexe. Mais en suivant une liturgie très différente. C’est d’autant plus troublant que le corps de la femme, allongée jambes écartées devant son partenaire, est entièrement couvert de tatouages représentant des scènes de sexe particulièrement gratinées. À tel point que je suppose le tatoueur fou être arrivé à tapisser jusqu’à l’intérieur de sa vulve de plages de couleur et d’idéogrammes érotiques.

Face à elle, l’homme n’est pas moins impressionnant. Il se tient agenouillé, en position de méditation, raide bandé. Sa queue est d’une longueur incongrue, vu sa petitesse et sa maigreur. Subjuguée par cet impertinent bout de chair, ma femme me demande d’un regard suppliant si j’ai quelque chose contre un détour par le Japon avant de prendre notre avion pour le Portugal. À ce stade de délire érotique, comment lui refuser ce plaisir ?

Nous réalisons alors que le couple est en train de se livrer à un duel sexuel particulièrement jouissif. La femme, dont la vulve juteuse est à quelques centimètres de la verge de son homme, l’excite par toutes sortes d’artifices érotiques, des gestes obscènes, des couinements voluptueux, des murmures ...

... et des gémissements salaces. Lui semble méditer, à mille lieues de toute contingence bassement génitale. Il bande, mais ne fait rien pour combler sa partenaire qui déploie des trésors d’imagination pour l’exciter.

Ce qui avait commencé comme un amusant intermède érotique entre ma femme et moi prend l’allure d’une totale débauche. Les parfums intimes envoûtants de la femme, les mouvements de ses hanches, les intonations de sa voix, tout contribue à augmenter mon excitation. Je me mets à voyager à pleines mains sur son corps, d’une scène érotique à une autre. Je découvre ainsi un couple en train de baiser en levrette au pied du mont Fuji, dessiné sur son sein gauche, puis un autre, se chevauchant de manière acrobatique sur une jonque ancrée près du marais de Kushiro, humide et moussu comme le pubis de la belle. Au moment où j’écarte les portes du temple sacré d’Ise-Jingu, ma femme se joint à moi avec la ferme intension de perturber l’équilibre des désirs des deux amants. Par quelques habiles caresses et des coups de langue ciblés, elle augmente l’érection du type jusqu’à ce que sa queue effleure le bas-ventre de la Japonaise. Une fois arrivée à ses fins, elle masturbe le membre gorgé de sang en le frottant contre la vulve dégoulinante.

Aucune méditation ne permet de contrecarrer des plans aussi machiavéliques. Les hanches du gars s’agitent, son mantra se transforme en grognements virils, ses couilles plaquées contre sa hampe montrent à quel point la sublime illumination ...