Lisbonne sur Sumida - Histoires de Sexe

Lisbonne sur Sumida

Je n’ai jamais mis les pieds à Lisbonne. C’est sans doute injuste, mais cette ville me semble associée aux amours fatiguées, comme Venise l’est aux amours naissantes.

À entendre nos amis en couple, rien de tel que ses rues étroites, ses petits bistrots de charme, ses souvenirs d’un passé colonial désuet pour favoriser une redécouverte de l’autre après des mois passés à se regarder sans se voir.

D’où ma surprise lorsque ma femme me propose cette destination pour une escapade d’un week-end. Nous voit-elle déjà arrivés à ce stade dans notre union ?

Après une nuit où seuls quelques câlins me sont autorisés, nous bouclons nos bagages et sautons dans un taxi au petit matin. À notre arrivée à l’aéroport, le hall d’enregistrement fourmille déjà d’une foule bruyante et bigarrée. L’attente promet d’être longue. J’en profite pour admirer ma compagne. Mis à part des dessous que je lui ai offerts récemment, elle porte des habits que je ne lui connais pas. Je n’ose pas faire de compliments, tant je me méfie d’avoir raté ses derniers achats et bien d’autres efforts faits pour attirer mon attention.

Malgré des contrôles de sécurité tatillons, nous arrivons dans le secteur d’embarquement avec quelques minutes d’avance. J’en profite pour aller faire le plein de lecture. À mon retour, je me retrouve quelques mètres derrière mon aimée dans la file d’embarquement. C’est alors que je repère un type habilement placé juste à côté d’elle.

Beaucoup plus grand que moi, il est du genre ...

... qui plaît et attire les regards. Ma femme vient de poser ses yeux sur lui. Conscient de son charme, il se laisse contempler. Le pire chez ce genre d’homme, c’est leur manière de bouger. Ils ont des mouvements qui émeuvent irrésistiblement un bas-ventre féminin, des gestes qui en préfigurent d’autres, infiniment plus troublants. Ils ont le don pour exprimer la fougue dont ils sont capables au juste moment, faisant monter d’agréables frissons le long des échines, échauffant les sens et finissant par mettre une insupportable impatience au creux des reins.

Ma femme n’y est pas insensible. Elle commence d’ailleurs à danser d’un pied sur l’autre, signe chez elle d’un imminent débordement sensuel.

Bizarrement, alors que cette attitude devrait m’irriter au plus haut point, la réaction de ma belle m’excite. Je retrouve la jeune femme avide des plaisirs de la vie et du sexe qui m’avait fait succomber à ses charmes. Des charmes encore bien là, en vérité. Quel nul j’ai été ces derniers temps, d’avoir perdu le goût de l’honorer, de la surprendre, de la faire jouir ! Comment lui en vouloir de succomber à un petit jeu de séduction ?

Sauf que progressivement, le jeu des corps devient de plus en plus troublant. Un rien fait sans doute sentir à ma chérie les intentions du type, et elle ne s’y refuse pas. Au contraire, un léger basculement de son bassin montre qu’elle apprécie cette approche. Sans regarder le gars, elle indique à qui comprend le langage de son corps qu’elle est en désir. ...