L'homme qui portait des lunettes de soleil
Datte: 25/01/2018,
Catégories:
fh,
Oral
pénétratio,
Auteur: Zahi, Source: Revebebe
... petites et bien fines, et les lueurs dans ses yeux paraissaient comme des larmes.
— Mokhtar ; je cherche Mokhtar.
À vrai dire, le mec n’a pas rigolé. Il m’a tracé des yeux : ma chemise marron, ma cravate jaune, mon costume rayé, ma tête, mes épaules. Il a bougé sa grosse tête et a examiné tout ça sous plusieurs angles, puis il a regardé vers le bas mes chaussures neuves. Après, il a gloussé en silence, paraissant amusé. J’ai eu peur. Il a dit à nouveau, doucement :
— Vous avez dit Mokhtar ? Il n’y a pas de Mokhtar ici, cher ami. Il n’y a pas d’alcool non plus, ni de fêtes. Il n’y a absolument rien. Il faut partir, cher ami : c’est tout ce qu’il y a à faire.
— Mokhtar venait souvent ici ; j’ai une photo : voilà.
— Bien sûr ! s’esclaffa-t-il.
Il regarda furtivement le barman derrière lui.
— Mokhtar venait souvent ici ; mais il n’y vient plus : il est à la retraite. Ha ha !
Puis il a posé sa main sur ma poitrine ; elle était épaisse, rugueuse. Il m’a poussé vers la sortie.
— Enlève tes sales mains de ma chemise ! lui ai-je crié.
Vexé, le visage du gars s’est renfrogné. Personne avant moi ne lui avait parlé de cette manière, sans doute. Il a retiré sa main puis l’a levée et l’a fermée, faisant d’elle un poing de la taille d’un beau melon. Déjà une dizaine de curieux nous entouraient et attendaient avec des yeux étincelants le dénouement de la situation. Le type a dû penser à quelque chose ; peut être sa réputation de brute, le respect de son public. ...
... Il a pensé un instant à tout ça puis il m’a donné un coup de poing. C’était un joli coup, avec un petit soubresaut du coude, court et puissant, qui m’a atteint sur le côté de la mâchoire. Des cris et des soupirs se sont hissés dans la salle.
C’était un bon coup. L’épaule a chuté en entraînant tout le corps. Il avait mis tout son poids dans ce coup, sans doute avait-il une grande expérience. Mon cou s’est tenu droit, ma tête a légèrement bougé. Deux ou trois centimètres tout au plus. J’ai murmuré un petit son puis j’ai pris la gorge du mec. Il a tenté de me mettre un coup de genou entre les jambes, mais je l’ai retourné en l’air puis je l’ai tordu en arrière et j’ai essayé de le prendre par la ceinture, mais il était trop lourd. J’avais perdu des forces après plusieurs années sans entraînement. Alors je l’ai poussé de toute la force qui me restait contre le bar. Le son que le choc a fait était énorme ; le vacarme qui s’ensuivit l’était encore plus. Ne pouvant plus tenir debout, le mec est tombé par terre en secouant les jambes, comme un agneau qui vient d’être sacrifié. Cinq ou six hommes se sont penchés sur lui pour l’aider à se relever alors que les autres, garçons et filles – tous ceux qui avaient déserté la piste de danse – me regardaient avec admiration.
J’ai avancé vers le bar alors que les clients, seuls ou en groupes, regagnaient la piste. Je me suis accoudé au bar.
— Un whisky ; sec.
Le barman m’a servi le whisky dans un verre large et peu profond. D’une ...