1. L'homme qui portait des lunettes de soleil


    Datte: 25/01/2018, Catégories: fh, Oral pénétratio, Auteur: Zahi, Source: Revebebe

    ... Tunis. Elle m’a demandé d’où provenait l’argent, question à laquelle je m’étais évidemment préparé ; mais je ne lui ai rien dit, et elle n’a pas insisté. L’agent de Si Riadh tenait à une complète discrétion. Il m’avait avancé deux milles dinars, une fortune : l’équivalent de cinq mois de travail dans le salon de thé à récurer les narguilés, comme ça, sur une poignée de mains. Il m’a dit qu’il m’avancerait plus au long de mes recherches. Mais avant tout, m’avait-il dit « Retrouver Mokhtar, mort ou vivant. ». L’idée que Mokhtar soit mort ne m’avait pas effleuré, mais elle m’avait amusée. J’ai demandé pourquoi Si Riadh lui en voulait tant, mais je n’ai pas eu de réponse.
    
    J’ai commencé par chercher Mokhtar, mais il n’était pas dans la boîte de nuit. Jusque-là, c’était bien normal ; je ne m’attendais pas à mieux. Si Riadh et ses agents seraient alors vraiment nazes, ou aveugles. Au bar, j’ai avalé un whisky sec, puis un autre, tout en pensant à Mokhtar. Il pourrait être dans un hôtel aux Seychelles, allongé sur un lit, en train de lire un livre – s’il avait appris à lire – ou de faire l’amour à une fille. Salma ? Cette pensée me fit de la peine. Ou bien qu’il soit en train de courir dans une ruelle de Tunis, sans chaussures, pourchassé par un agent de Si Riadh. Dans tous les cas, il n’était pas là, et je devais le retrouver.
    
    J’ai demandé à une des filles qui fumaient le long du bar si elle savait quand arriverait Mokhtar.
    
    — Mokhtar ? C’est qui, Mokhtar ? m’a-t-elle dit ...
    ... avec des yeux béats et une dégénérescence dans la voix, de sorte qu’elle m’est apparue plus bête qu’une vache hollandaise.
    
    Mais cela ne faisait qu’une semaine qu’elle fréquentait la boîte, et elle était toute mouillée, emmitouflée sous des couches d’accoutrements débiles. Elle m’a coûté un whisky. Malgré son insistance, je ne lui ai pas demandé de danser.
    
    J’ai posé la question à une autre fille ; elle était cuite, elle aussi. Je l’ai poussée vers la piste et j’ai dansé avec elle. Nous avons fait quelques tours. Nous étions mouillés et notre sueur a ruisselé, mélangée à son parfum de fleur de jasmin. Elle avait une grande bouche et des yeux azur ; elle s’appelait Mika. Elle m’a parlé des Droits de l’Homme et de la crise économique tout en effleurant ma braguette. C’est que je paraissais riche, et les filles aiment les riches ; on n’y peut rien. Des curieux regardaient avec des yeux gélatineux à travers la brume qui remplissait la salle avec, sur les lèvres, un large sourire béat. Je l’ai poussée au bar, je lui ai offert un whisky et je lui ai posé à nouveau la question.
    
    — Mokhtar… C’est qui, Mokhtar ?
    — C’est lui, je lui ai dit en montrant la photo.
    — Oh, lui, cela fait longtemps qu’on ne l’a pas vu.
    
    Elle m’a indiqué un mec, à l’autre bout du bar ; il saurait peut-être. C’était un géant. Son teint était pâle et il était mal rasé. Ses cheveux étaient noirs, plissés, et ses sourcils étaient épais et se rejoignaient au-dessus de son gros nez. Ses oreilles étaient ...
«12...6789»