1. L'étalon aiguille (Tome 2) (10)


    Datte: 01/06/2018, Catégories: Transexuels Auteur: Sam Botte, Source: Xstory

    ... d’excitation. Abandonnant ma tasse encore à moitié pleine, je montai dans ma chambre et sortis de la commode le caraco rouge que j’avais acheté la veille. Je me glissai sous la couette, habitée par une envie de sensualité et de volupté autant que de calme et de repos.
    
    Finalement, après m’être retournée plusieurs fois dans les draps, je réussis à trouver le sommeil. Une heure et demie plus tard, je me réveillai, avec en tête un souvenir très précis du rêve que je venais de faire.
    
    Il se déroulait dans un futur intemporel où l’espèce humaine était en voie d’extinction. Par une bizarrerie de la nature, les femmes ne mettaient plus au monde que des filles ou presque. Du coup, les quelques rares garçons qui voyaient le jour étaient enlevés dès la puberté à leurs parents et traités comme des étalons reproducteurs. Ils avaient pour tâche de féconder autant de femmes qu’ils le pouvaient, afin de faire naître leurs futurs descendants ! Mais comme toute médaille a son revers, non seulement cette procréation forcée ne donnait pas lieu à des séances de jambes en l’air à répétition, mais l’espérance de vie de la gent masculine se retrouvait très largement inférieure à celle des filles.
    
    La situation n’était donc pas aussi idyllique qu’elle pouvait le paraître à première vue, et certaines mères tentèrent de mettre fin à cette exploitation de l’homme par l’homme, si j’ose dire. Certaines lancèrent de véritables commandos contre les centres dans lesquels étaient retenus leurs fils, ...
    ... mais ces expéditions furent réprimées dans le sang. Une poignée d’entre elles cherchèrent à berner le pouvoir en cachant les enfants mâles. Ma mère fut, avant son décès prématuré, l’une de ces femmes, et dès ma plus tendre enfance, elle fit de moi un véritable androgyne. Elle ne chercha pas à faire de moi une vraie fille, non, mais dès que je fus en âge de comprendre, elle me fit prendre conscience de ma masculinité tout en m’en expliquant les dangers.
    
    Son plan était presque parfait, mais elle avait toutefois négligé un léger détail qui se révéla fort embarrassant pour moi le jour où je dus passer l’épreuve de natation de ce qui remplaçait le baccalauréat du vingtième siècle. J’avais 17 ans, je marchais le plus naturellement du monde avec des talons hauts, j’étais autant à l’aise en jupe qu’en pantalon, mais la nature m’avait doté, qu’on le veuille ou non, d’un appendice pénien qui se serait révélé en ce jour fatidique par trop … remarquable sous mon deux pièces rose et gris !
    
    Je ne dus mon salut qu’à la présence d’esprit de Jennifer, ma meilleure amie. Venant de découvrir la vérité sur mon identité sexuelle, elle alla expliquer aux examinateurs avec un naturel et un calme qui forcèrent mon admiration que je venais d’avoir mes règles et qu’il m’était impossible de passer l’épreuve.
    
    Elle revint m’annoncer que le jury se donnait le temps de l’épreuve pour délibérer et décida, tout en dégrafant mon soutien-gorge, que nous allions faire l’amour, là, "toutes les deux", dans ...
«12...456...»