1. L'étalon aiguille (Tome 2) (10)


    Datte: 01/06/2018, Catégories: Transexuels Auteur: Sam Botte, Source: Xstory

    "Fifty ways to leave your lover"
    
    En me réveillant, je constatai que j’étais seule dans le lit. Je me dis que c’était sans doute le bruit qu’Eddy avait fait en quittant la pièce qui m’avait sortie du sommeil et regardai l’heure : le radio-réveil indiquait sept heures vingt-cinq.
    
    Le salaud, il allait m’entendre à son retour. Certes, nous avions vraiment besoin de dormir tous les deux, mais ces quelques heures de sommeil n’avaient pas cassé le sortilège : puisque j’étais toujours femme, on pouvait raisonnablement supposer que, de son côté, "Lydie" était toujours "Eddy" !
    
    Quelle histoire ! J’avais connu l’orgasme d’une femme… J’avais vécu cette expérience inouïe du changement de sexe, mais à la différence des transsexuels, mes organes génitaux féminins étaient bien innervés, Dieu sait que j’avais eu l’occasion d’en profiter !
    
    Et Eddy, qu’en pensait-il maintenant, avec le recul? Peut-être avait-il décidé de jouer les galants hommes pour sa dernière scène masculine, peut-être était-il parti chercher le petit déjeuner au bar de l’hôtel. Je l’imaginais, frappant à la porte : j’allais lui ouvrir, alors il pénétrait dans la chambre, son plateau sur le bras en disant "Service d’étage" avant de m’embrasser en éclatant de rire et de me refaire l’amour une dernière fois, "avant de nous dire adieu" comme disait la chanson. C’était sympa comme final à cette histoire inimaginable, c’était un peu comme le bouquet final d’un feu d’artifice.
    
    Je décidai alors d’être jusqu’au bout ...
    ... fidèle à mes fantasmes. Quitte à ce que la fin soit drôle, pourquoi ne pourrais-je pas redevenir homme en portant des bottes à talons et une jupe de cuir? Ça serait ce qui s’appelle "boucler la boucle" !
    
    Je me levai et enfilai la petite culotte de satin rouge et les mi-bas noirs. En baissant les yeux, je me surpris à penser que, pour une fois, elle se plaquait sur mon pubis sans qu’une verge durcie ne la déforme et n’en dépasse outrageusement. Je chaussai ensuite les genouillères avant de passer la minirobe de cuir. En exagérant le roulement de mes hanches, je me dirigeai vers le fauteuil dans lequel Lydie avait jeté son sac quelques heures plus tôt avec l’intention bien arrêtée d’y trouver de quoi me maquiller.
    
    C’est à cet instant que tout bascula brutalement : à côté du fauteuil, il y avait un petit bureau, et sur le bureau, bien en évidence, il y avait une feuille de papier.
    
    C’était un mot d’Eddy :
    
    "Sam, tu vas sans doute me maudire, mais je n’ai pas d’autre solution. Cela fait une demi-heure que je tourne et retourne le problème dans ma tête, et seul Eddy peut sortir Lydie du pétrin dans lequel elle est ! Ton pantalon et sa braguette magique sont LA solution à mon problème. C’est pourquoi je pars comme ça, comme un voleur. Je pourrais essayer de faire de l’humour et te dire que c’est finalement assez classique comme attitude pour un mec de se tirer au petit jour en cachette, mais je ne suis pas certain que ça te ferait rire…
    
    J’ai pris ton numéro de portable, ...
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