Plaisir matinal - Histoires de Sexe

Plaisir matinal

... de bouffe sur le visage et dans les cheveux, et riait.

— T’es sûre que ça va ? demanda sa tante tandis qu’on l’aidait à descendre.

Suzanne la regarda avec un drôle de sourire sans paraître surprise de découvrir qui c’était. Pourtant, elle la voyait souvent à la télé, on regardait les nouvelles régulièrement.

— Ouais, ouais, ça va, peut-être une bosse etune coupe de bleus ! fit-elle en extirpant des spaghettis collants de ses cheveux et de son haut de bikini.

Elle avait de la sauce rouge et des miettes de pain sur les épaules et du jaune d’œuf sur une cuisse, mélangé à du sucre.

— Jésus-Christ ! fit-elle en secouant ses cheveux. J’avais oublié de descendre les pattes à l’arrière, c’est ça ? me demanda-t-elle en riant.
— Ouais ! fis-je en regardant Suzanne l’air de dire « Tu vois, pour une fois, c’est pas moi ! »
— J’étais à l’arrière, pis tout d’un coup, oups ! ça a basculé, j’ai revolé contre le lit pis tout ce qui était sur la table pis sur le comptoir m’est tombé dessus, en plus de mes bagages pis un paquet d’affaires. Y a qu’à moi que ça arrive, ça !
— Oh ! non, assura Suzanne. À lui, ça y arrive tout le temps, des affaires de même.
— C’est Suzanne, ma blonde ; Pierrette et…
— Marie Lemieux, je sais. On vous écoute régulièrement.
— Salut. Bon chut bonne pour une douche, on peut la replacer droite avant, la maudite roulotte !
— Aidez-moi, les filles, ordonnai-je. Allez peser sur la barre en avant pour la redescendre, moi je vais placer les pattes à ...

... l’arrière.

Ça nous prit deux minutes et on n’avait rien brisé, puis j’expliquai la double sécurité à la bombe rousse qui me remercia malgré tout avant de filer sous la douche ; et on rentra au camp. Je flottais toujours en repensant à ma pipe. Suzanne avait ses petites aventures aussi de son côté, alors je ne me sentais pas trop coupable, mais j’étais pas sûr de vouloir y raconter.

— Faut que je monte à Sept-Îles, me dit-elle en marchant. Juste deux ou trois jours, ma sœur a encore fait une rechute, son chum l’a lâchée.
— Tu veux que j’y aille aussi ?
— Pas besoin, reste ici, repose-toé pis profites-en…

Là, elle me regarda drôlement avant de sortir notre minicaméra d’entre ses seins. C’est pas la place qui manquait pour cacher des choses dans ce coin-là.

— Tu vas être content, mon homme, j’ai tout filmé !
— Filmé quoi ? La roulotte ?
— Ben non, idiot ! Le téléphone m’a réveillée au moment où je t’ai vu partir avec la cycliste. J’ai parlé à ma sœur puis je me suis habillée pour te rejoindre et t’avertir et j’ai amené la caméra au cas où je verrais un ours ou unorignal et…
— Et ! fis-je le cœur battant, me doutant de la suite
— Ça avait l’air le fun, mon homme. À suce ben, la cycliste ?
— Eh ! Oui. Pas mal ! T’as tout filmé ? demandai-je excité comme un enfant devant des cadeaux de Noël juste à l’idée de revoir ça.
— Eh oui ! Je me suis approchée dans le bois en silence et j’ai rien manqué du spectacle.

Là, elle rit.

— Quoi ! C’était si drôle que ça ?
— ...