1. Je suis venue au rendez-vous...


    Datte: 19/08/2021, Catégories: fh, jeunes, volupté, Humour ecriv_f, Auteur: Elsa, Source: Revebebe

    ... fait de ne point avoir d’amoureux, comme disent les petites filles romantiques, mais surtout de n’avoir suscité de désir, le plus primaire soit-il, chez aucun homme. Je mourrais d’envie de savoir ce que l’on ressentait sous des caresses et sous le corps lourd et suant d’un amant. J’arrivai finalement à en parler à Luz qui trouva mes envies « passionnantes » (dixit Luz) et étonnantes pour une fille. Elle me dit qu’elle était ravie de savoir que je me questionnais sur le sexe et que je n’attendais pas stupidement qu’un quelconque prince charmant vienne m’en dégoûter un beau jour. Je riais de son cynisme, et lui répondis que je n’étais pas aussi insensible qu’elle et que j’attendais tous les soirs à ma fenêtre le « gentil rossignol de mes amours ». Mais cependant, les volets restaient clos, il était vrai que la question du sexe m’obsédait.
    
    J’avais eu des petits amis… Non, je reprends : je n’avais eu que très peu de petits amis et rien n’avait jamais été sérieux. La relation se résumait à quelques bécotages brefs et rapides avant de rentrer en cours, ponctués, en musique de fond, par les gloussements niais de mes fabuleuses copines. Attention : copines du collège. Car ce ne fut qu’à cette période que, décorée d’acné et d’un énorme sac à dos, je connus mes seuls succès discrets avec les garçons… Allez comprendre. Ce fut aussi l’époque où je découvris la joyeuse expression « sortir avec », que je trouve encore aujourd’hui d’une pudeur charmante.
    
    Puis vint le lycée, lieu de ...
    ... perdition, où je cessais d’être une première de la classe, me mis à sortir avec des tas de gens « cools » dont je ne connaissais et estimais à peine que la moitié, à boire et à fumer. J’ai d’ailleurs arrêté depuis ; c’est tout compte fait immonde. Bref, je passais des années que l’on peut titrer « adolescence », et j’étais réellement en pleine crise. Je pensais passer les plus belles années, heureuses et insouciantes, de ma vie, mais avec le recul, ce furent les pires. Tout ce que je vivais n’était qu’un bonheur forcé, hypocrite, hystérique. Au fond, j’étais seule, et je le savais bien. Durant ces trois années, je n’eus pas un seul copain. Je devins distante avec eux, quoique, le mot exact serait plutôt timide. Je ne voyais pas de quelle manière j’aurais pu plaire, et ce fut un temps où je me mis à fantasmer sur des rencontres et des corps poilus et virils uniquement sur papier, en écrivant le soir, « après une dernière cigarette », mes premiers récits pseudos-érotiques.
    
    Encore aujourd’hui, je possède cette réticence à me mettre en valeur, n’étant toujours qu’à moitié sûre de mon charme. Ce « charme » dont je parle, c’est mon père qui me l’a attribué. Il a émergé un beau soir de ses rêveries pour s’étonner que je n’aie point de Jules. Il a dit : « Dis-moi, ma puce, tu ne nous parles jamais de tes amours… » J’ai répondu que c’était normal, qu’il n’y en avait pas. « Hum, a-t-il ajouté, c’est étonnant, tu es pourtant… charmante. » Je ne sais pas s’il entendait par là « gentille ...
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