1. Je suis venue au rendez-vous...


    Datte: 19/08/2021, Catégories: fh, jeunes, volupté, Humour ecriv_f, Auteur: Elsa, Source: Revebebe

    ... et politique. Je me demande pourquoi ils continuent à penser à moi pour leurs fêtes… Non pas que je sois une fille désagréable qui saccage toute bonne ambiance, mais disons que je ne participe que très rarement aux conversations proposées. Par exemple, lorsqu’il s’agit de filles : « Peut-on coucher sans amour ? » Pour les mecs : « Peut-on parler de baise en étant amoureux ? » Et pour les cheveux longs, filles et garçons : « Ne penses-tu pas que la beauté cristalline de la poésie de Rimbaud est la seule à pouvoir nous permettre une évasion loin de ce monde matérialiste et hiérarchisé qui nous aliène ? »
    
    Ce genre de soirée peut aussi évidemment offrir l’occasion d’expérimenter toutes sortes d’alcools et tester gaiement nos résistances physiques face aux mélanges entre certains. Soyons honnêtes, on ne vient bien souvent que pour ça. Histoire de boire en public et ainsi se donner l’excuse de s’amuser. Pour ma part, je ne bois essentiellement que pour deux raisons : pour m’aider à séduire quelqu’un lorsque je n’en ai pas le courage à jeun (une fille soi-disant saoule à tout à fait le droit de se vautrer dans les bras virils d’un jeune homme sans qu’on lui en tienne rigueur… Mon Dieu, comme les filles simulent…) ou pour oublier que je passe une soirée merdique et que mon quotidien est définitivement merdique. - Je précise : il s’agit là bien évidemment de pensées spécifiques de personnes victimes d’un trop grand abus de ce qu’il faut généralement consommer avec modération, et ...
    ... grâce au ciel, je n’ai pas toujours ce genre de réflexions en tête !…
    
    J’ai tout de même une amie à qui je tiens beaucoup et qui heureusement participe de temps en temps à ces pseudos salons philosophiques pré-pubiens. Elle s’appelle Luz et elle est originaire d’Espagne, comme son prénom l’indique. Elle est née à Ronda et vit ici, à Versailles, depuis deux ans pour apprendre le français. Elle ne parle que très rarement de sa famille et je me demande parfois si elle lui manque. Je n’ose pas lui poser de questions car j’aurais trop peur de faire naître chez elle des larmes, chose qui passerait pour totalement surréaliste pour une fille comme Luz. C’est en effet une personne très vive et drôle, et elle ne pense que très rarement à être triste ou à se plaindre de quoi que ce soit sur sa vie. Elle est aussi très « cultivée » sexuellement. Elle me raconte tout, dans les moindres détails, et j’avoue que j’envie souvent ses expériences extra-scolaires…
    
    Pendant trois semaines, je l’ai accompagnée à ses rendez-vous, histoire de voir du monde et de rencontrer de potentiels amants. Au début, j’avais refusé violemment : je trouvais sa proposition obscène (elle l’est d’ailleurs…). Je ne voulais surtout pas admettre mon retard par rapport aux autres filles de mon âge. À dix-neuf ans, la plupart de mes amies étaient déjà dépucelées, moi non. J’en avais très honte, mais je faisais mine de ne pas y penser et évitais au maximum le sujet. Étrangement, ce qui me gênait le plus n’était pas le ...
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