Le meurtre du docteur Ribowski
Datte: 14/07/2021,
Catégories:
f,
fh,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Masturbation
jeu,
policier,
Auteur: Rémi Karsan, Source: Revebebe
... des clients qui étaient là ce funeste soir ?
Le moment arriva plus tôt que prévu. Un matin, deux semaines après son retour chez lui, Armel se sentit à nouveau l’homme qu’il était avant cette funeste nuit. Les douleurs étaient toujours là, surtout dans les côtes et le bas du dos, mais elles n’étaient plus un obstacle à ses déplacements. Il irait le soir même auBristol Lounge à la meilleure heure, celle des envies de calme et de détente, parfois d’aventures.
L’établissement était installé au rez-de-chaussée d’un ancien hôtel particulier auquel on accédait par une porte à tourniquet gardée par un maître d’hôtel en habit. Il était situé en bordure de la ville dans un quartier calme, éloigné de l’appartement d’Armel. Pas question d’utiliser la Daimler, toujours sous scellés, pas plus que la Harley-Davidson bicylindre de 1960 qu’Armel bichonnait les dimanches matin. Le poids et la brutalité de l’engin n’étaient pas compatibles avec son état de convalescent.
Un taxi le déposa vers vingt-et-une heure face aux marches qui menaient auBristol Lounge. Pour sa première sortie, Armel avait soigné son apparence. Sa gabardine anglaise recouvrait un costume sombre et une chemise blanche portée sans cravate, qu’il avait eu beaucoup de mal à enfiler du fait des pansements qui protégeaient ses blessures. Ce soir, le portier était Justin. Le vieil homme officiait depuis des années avec le même sourire, qu’il savait faire accueillant ou dissuasif selon l’image qu’il avait des clients. ...
... Armel était convaincu qu’il était parfaitement au courant de ce qui lui était arrivé. Sa position lui fournissait le meilleur réseau d’information de toute la ville. Mais en discret employé, il n’en laissa rien paraître, même s’il avait forcément remarqué sa démarche un peu claudicante.
Le succès duBristol Lounge tenait en quatre mots : boiseries, confort, calme et cocktails, auxquels se superposait souvent la mélodie interprétée par un pianiste de passage. Un éclairage individualisait les tables basses entourées de fauteuils de cuir grenat, disposées le long d’un mur disparaissant sous les photographies anciennes que parfois un client esseulé explorait en dégustant un whisky. La pièce maîtresse de l’établissement était un immense bar de chêne sombre courant le long du mur opposé, dont le plateau de cuivre était souligné par un bandeau lumineux. Le succès de l’établissement tenait aussi de la dextérité de Bernard, le barman, qui rivalisait d’ancienneté avec le portier. Sa couronne de cheveux blancs, son mètre soixante et ses quatre-vingts kilos toujours enveloppés d’un pantalon noir et d’une chemise assortie aux manches retroussées, étaient aussi connus que sa bienveillance qui lui valait d’être perpétuellement sollicité.
Armel s’avança, foulant avec délice la moquette sombre. Sa table préférée, dans un angle d’où il avait vue sur la grande salle, était libre mais il se dirigea immédiatement vers le bar. Bernard se précipita :
— Bonsoir, Monsieur. De retour parmi nous ...