1. Le meurtre du docteur Ribowski


    Datte: 14/07/2021, Catégories: f, fh, Voyeur / Exhib / Nudisme Masturbation jeu, policier, Auteur: Rémi Karsan, Source: Revebebe

    ... palette contre le verre et que les couleurs s’y étaient écrasées. La vitre du côté passager avait disparu, d’où le froid qui régnait dans l’habitacle.
    
    Armel s’obligea à un effort démesuré pour admettre que ce n’était pas un cauchemar. Un homme gisait sur le siège avant de sa Daimler. Son cerveau et son sang dégoulinaient partout. Le métal froid que ses doigts tentaient de ramener était le canon d’un révolver, de toute évidence celui qui avait donné la mort à l’homme affalé devant. La terreur s’empara de lui. Malgré la douleur qui irradiait maintenant chaque parcelle de son corps, malgré l’étau qui vrillait son cerveau, il se redressa, abasourdi. Un homme avait été tué dans sa voiture, avec une arme qu’il avait entre les mains, dans un lieu qui lui était inconnu. Les questions se bousculaient : qui était l’homme abattu ? Qui était le tireur ? Pourquoi dans sa voiture ? Pourquoi cette inconscience ? Comment était-il arrivé devant cet établissement inconnu dont le peu qu’il avait entrevu au loin laissait supposer qu’il n’était pas du meilleur standing ? Il devait prévenir la police. Son téléphone était dans son manteau. Mais où était le vêtement ? Manifestement pas sur la banquette, où gisait le révolver poisseux. À l’avant peut-être, dessous l’homme mort ? Il eut un haut-le-cœur en s’imaginant retourner le cadavre pour fouiller les poches. Brutalement, la migraine enfla, et à nouveau il dut s’allonger sur la banquette, replié en position fœtale, les mains enserrant ses ...
    ... tempes qui ne cessaient de vrombir.
    
    Longtemps après, il eut la sensation d’une présence auprès de la voiture. Un bruit de chaussures tentant de s’extraire de la boue lui signala, et un souffle d’air froid lui confirma. Instinctivement, il s’immobilisa. Le visage d’une femme inspectant l’habitacle se découpa dans l’encadrement de la vitre brisée. Il n’en devinait que peu de choses sous les assauts verdâtres du néon qui n’en finissait pas de mourir : des traits réguliers, un nez droit et effilé, un regard à peine voilé par l’horreur qu’il découvrait. La quarantaine au plus, dans ce qu’elle pouvait créer de mieux. Une capuche de blouson dégoulinant de la pluie qui ne s’épuisait pas protégeait un chapeau de style tyrolien. Quelques mèches blondes apportaient un peu de couleur au teint blafard de l’inconnue.
    
    — Je vous en prie, aidez-moi, je suis perdu. Il faut appeler la police, implora-t-il.
    
    Sans expression, le visage se tourna vers Armel. Une voix basse à l’accent légèrement teinté d’anglais lui répondit :
    
    — Elle arrive.
    
    Puis après une pose :
    
    — Ne vous inquiétez pas, je serai là quand il le faudra, continua la voix.
    
    Le visage se retira de l’encadrement et disparut. Simultanément, Armel distingua les sons de sirènes qui approchaient alors que des éclairs bleus supplantaient le crachotement vert de l’enseigne.
    
    * * *
    
    Plusieurs semaines plus tard, Armel ne conservait que quelques bribes des évènements qui avaient suivi. Une douleur fulgurante quand les pompiers ...
«1234...16»