Le meurtre du docteur Ribowski - Histoires de Sexe

Le meurtre du docteur Ribowski

... effet. Cela faisait partie du jeu ?
— Simple précaution. Mon second aveu est que l’assassin du docteur Ribowski est connu.
— Qui est-ce ? interrogea Armel en sursautant.
— Sa femme. Il la trompait et elle avait imaginé un scénario pour le punir et s’en débarrasser. Il était riche, et elle aurait beaucoup perdu dans un divorce.
— C’est Lemarrois qui vous a dit tout cela ?
— Oui, mais il ne voulait pas que cela se sache avant que l’enquête soit terminée.

Armel se refusa à imaginer quels moyens avait employé la jeune femme pour convaincre l’inspecteur de lui confier ces informations.

— Comment a-t-elle été démasquée ?

Eva prit un temps avant de répondre :

— Elle n’a pas été démasquée. Elle s’est suicidée en laissant une lettre d’aveux. Quand elle a appris l’existence des vidéos, elle a compris qu’elle n’avait aucune chance d’échapper à la justice.
— Quand cela s’est-il passé ?
— Il y a une dizaine de jours.

Armel chancela.

— Donc avant notre rencontre auBristol Lounge ?
— Oui, bien avant, confirma la jeune femme avec un regard provocant.
— Alors cette soirée, vos explications, votre jeu, rien de tout cela n’était nécessaire ?
— Non, en effet. Vous auriez fini par tout apprendre.
— Mais alors pourquoi ?
— Armel, voyons… pour mon plaisir.
— Alors vous m’avez exploité !
— Vous pouvez le voir ainsi, répondit Eva avec un sanglot dans la voix, mais je ne regrette rien.

Alors qu’il était sur le perron, anesthésié par les dernières révélations de la pseudo Eva, Armel sentit une main légère sur son épaule.

— Armel, j’ai encore un dernier aveu à vous faire, et je sais que vous allez m’en vouloir.

La voix était nouée et presque inaudible.

— Le docteur Ribowski était mon amant. C’est avec lui que j’avais rendez-vous le soir de son assassinat.

Armel ne se retourna pas, anéanti par la chape de dégoût qui s’était abattue pour longtemps sur ses épaules.