Un paisible dimanche de mai...
Datte: 13/06/2021,
Catégories:
fh,
Oral
69,
policier,
Auteur: Divine, Source: Revebebe
... numéro de sa nièce. Après l’échange des banalités quotidiennes, Lucienne en vint tranquillement à l’objet principal de son appel, savourant par avance l’effet qu’allait faire la nouvelle.
— Tiens au fait, ta collègue, la Parisienne… Tu devineras jamais qui vient de passer la nuit chez elle.
— Sophie ? Elle s’intéressait à Marc Ginest, il me semble. Alors ça y est, c’est officiel, elle l’a mis dans son lit ?
— Non, tu n’y es pas du tout !
— C’est pas Marc ?
— C’est bien un des cousins Ginest, mais pas celui-là…
— Non, attends… Elle couche pas avec Thomas, quand même !
— Eh pardi !
— THOMAS ?
— Si je te le dis, Clotilde ! Il est arrivé hier soir avec sa moto, qui est garée là depuis. Il y est encore, sûrement à la lutiner !
— Oh, mon dieu… J’y crois pas ! Se taper un mec pas plus âgé que ses propres terminales ! scanda Clotilde, faussement choquée. À peine s’il a du poil au menton, ce jeune !
Cette pensée émoustilla les deux femmes. Un joli scandale au village, en perspective.
— Ah, ça ! Une sacrée vicieuse, ta collègue !
— C’est une belle salope, oui ! tu veux dire !
— T’inquiète pas. On peut compter sur moi pour que ça se sache…
Lucienne se délectait par avance de la réputation de débauchée qu’elle allait tailler à l’enseignante, trop fière à son goût. Oui ! Décidément, le coup de fil à sa nièce n’était que le premier d’une longue série…
-- oOo--
Thomas était sous la douche. Nous avions passé la journée au lit, à profiter des joies simples que ...
... procurent deux corps jeunes et en bonne santé, encore au stade de la découverte mutuelle. Seules interruptions au programme, une courte pause accompagnée d’un café vers treize heure, pour dévorer les croissants ramenés par mon galant compagnon, et un long coup de fil d’Agnès, ma meilleure amie, qui continuait d’enseigner en région parisienne.
Quand Agnès m’avait demandé où j’en étais côté cœur, je ne lui avais pas parlé de Thomas.
D’une part, l’histoire qui débutait entre nous ne pouvait guère être qualifiée de « sentimentale ». En réalité, c’était… c’était quoi, exactement ? Une attraction physique réciproque, un mélange de tendresse et de désir ? En tout cas, même avec un petit « a », on ne pouvait évoquer le fameux mot. Pas encore. Du moins, pas de mon côté. Et Thomas ? À mon avis, c’était plutôt une autre lettre de l’alphabet qu’il envisageait : le « Q ». Majuscule, évidemment.
D’autre part… eh bien, je préférais cacher ma relation avec l’étudiant. Y compris à ma meilleure amie. Je n’imaginais pas que quiconque le sache, même si je voyais mal Agnès me sermonner. Ce qu’elle aurait fait, si je m’étais confiée à elle ? Telle que je la connaissais, elle aurait écouté sans rien dire, sans juger. Mais même ce silence aurait été de trop entre nous. Je ne voulais mêler aucune ombre à notre amitié… Alors, j’avais éludé sa question en quelques mots évasifs.
Il était bientôt dix-neuf heures, et j’avais faim. Pas envie de cuisiner pour deux, ça m’aurait vraiment trop donné ...