La loi du talion
Datte: 15/05/2018,
Catégories:
vengeance,
nonéro,
Auteur: Lilas, Source: Revebebe
... pensa-t-elle, si intensément qu’elle eut peur qu’il ne lise ses pensées.
– Non, vraiment, vous vous trompez, répondit-elle plus fermement. C’était parce qu’il y avait un article surligné, et qu’il était écrit par une femme… mais j’ai résolu le problème, ça venait de ma mère. Un article sur l’anorexie…
– Ah ouais ? jeta-t-il d’un air sarcastique. Alors tu me prends vraiment pour un con…
Et d’un bond, il fut sur elle, sa main l’agrippant par le col de son gilet. Elle poussa un cri, et se débattit violemment.
– Attention où tu fous les pieds, poupée, la menaça-t-il d’un air mauvais. (Son visage était tout près du sien. Son haleine puait autant l’alcool que mercredi, au bar). Pas de coups tordus, sinon, ce n’est pas au bras que tu auras le plus mal, la prochaine fois…
Pendant un bref moment, Liana sembla comme fascinée par ses pupilles irradiant de méchanceté.
– Lâchez-moi, je… je vous en prie, vous me faites mal… murmura-t-elle alors, le souffle court.
La requête eut un effet immédiat et surprenant. Il la lâcha si vite qu’elle s’étala sur le trottoir.
Elle se massa les fesses avec une grimace, mais quand elle releva la tête, il n’était plus là. Elle le chercha des yeux, mais dut bien se rendre à l’évidence : ses dernières paroles flottaient dans l’air comme une menace bien réelle, mais il avait disparu dans la nuit comme une ombre qui se fond parmi les ténèbres.
Mais Liana n’avait pas peur. Ou du moins, elle tâcha de s’en convaincre.
Ses mains ...
... tremblaient tellement qu’elle dut s’y reprendre à quatre fois avant de réussir à ouvrir sa porte. Et arrivée dans son studio, elle s’enferma à double tours. Elle avait souhaité que cette soirée devienne originale, elle avait souhaité de l’imprévu, et elle avait été généreusement servie.
Maintenant, elle n’avaitplus du tout envie de jouer.
Qu’est-ce que Tomaze avait fait à ce type pour qu’il lui en veuille à ce point ?
* * *
— La vengeance est un plat qui se mange froid ! pensa furieusement Charles.
Et sur cette pensée, il planta sa bêche avec tant de rage que des mottes de terre volèrent en éclats un peu partout autour de lui. Il recommença avec la même force, les lèvres serrées, jusqu’à ce que la petite parcelle soit totalement retournée. Ses espadrilles, ainsi que ses chaussettes et même les poils de ses mollets étaient couverts de terre ; il transpirait à grosses gouttes.
Il se redressa péniblement, passa une main boueuse sur son front baigné de sueur, jeta un coup d’œil au soleil, immense dans le ciel lumineux. La chaleur devenait insoutenable. Il allait s’arrêter un petit moment.
– Charles ? appela une voix douce.
Il se retourna. Sa femme était à quelques mètres de lui, un grand sourire aux lèvres. Il sourit à son tour, mais seulement après avoir vu le grand verre de bière fraîche qu’elle tenait à la main. Il posa la binette et la rejoignit sans se faire prier.
– Merci, ma chérie, dit-il du bout des lèvres avant de plonger sa bouche dans le liquide ...