1. La loi du talion


    Datte: 15/05/2018, Catégories: vengeance, nonéro, Auteur: Lilas, Source: Revebebe

    ... ?
    
    Liana déglutit avec peine, et recula instinctivement de deux pas.
    
    – Vous devez le savoir, puisque vous y étiez, dit-elle lentement.
    
    Charles étouffa un ricanement.
    
    – Pourquoi tu dis ça, poupée ? persifla-t-il. Tu crois que j’y étais ? Tu m’as vu ?
    
    Machinalement, Liana avait porté une main à son bras blessé. Charles le remarqua :
    
    – On dirait que tu es blessée, poupée ? continua-t-il d’un ton faussement affligeant.
    
    Liana se contenta de le fixer en silence, d’un air hostile.
    
    – T’as l’air énervé, poupée, reprit Charles d’une voix doucereuse.
    
    – Arrêtez de m’appeler « poupée » ! s’écria-t-elle, venimeuse. Et j’ai eu une dure journée ! Je croyais qu’on s’était tout dit, vous et moi ! Qu’est-ce que vous voulez ?
    
    – Oh, pas grand chose, dit-il légèrement. En fait, j’ai appris de source sûre que tu avais coupé les ponts avec l’écrivain. Ça valait mieux pour toi, c’est très bien que tu l’aies fait… seulement…
    
    – Seulement quoi ?
    
    – Seulement, continua-t-il, je voudrais encore une chose de toi…
    
    En une fraction de seconde, Liana vit ce sale type sur elle, en train de la violer dans un recoin obscur, et son cœur cessa brièvement de battre. Elle lutterait jusqu’à la mort, mais elle ne laisserait pas ce cinglé la toucher !
    
    Elle recula encore, réfléchissant à ce qu’elle avait dans son sac qui puisse lui servir d’arme potentielle.
    
    – Oui ? s’enquit-t-elle, d’une voix rendue assourdie par la tension qui crispait ses nerfs.
    
    – Ne lui dis jamais ce ...
    ... que je t’ai dit, gronda-t-il froidement. Jamais. Tu ne sais pas qui je suis, tu ne m’as jamais vu. Tu n’as jamais entendu parler de moi. C’est clair ? Si j’apprends que Tomaze est au courant…
    
    Liana resta muette, serrant de toutes ses forces les clés dans sa main.
    
    – Tu as bien compris ? reprit-il encore plus durement.
    
    Elle hocha silencieusement la tête.
    
    Charles glissa alors ses mains dans les poches de son jean troué, et eut un mince sourire.
    
    – Bien. Alors j’espère que tu ne lui as rien dit ?
    
    – Non, je ne lui ai rien dit.
    
    – Bien, répéta-t-il. T’as l’air d’être une bonne fille, intelligente et tout. On se serait rencontrés autrement, j’aurais essayé de flirter un peu, mais bon…
    
    Liana ne put retenir une grimace de dégoût à cette pensée.
    
    – Ouais, ça a pas l’air de t’enchanter. Évidemment, y en a toujours que pour lui, grommela-t-il avec rancœur. De quel journal tu parlais, poupée ?
    
    Le sang cognait à ses tempes avec tant de vigueur qu’elle n’entendait presque rien. Et son cœur battait si fort qu’il en devenait assourdissant, lui aussi.
    
    – Un journal ? bredouilla-t-elle faiblement.
    
    – Ouais. Tu me parlais de quoi, mercredi ? Un journal intime, c’est ça ? D’une nana ?
    
    – Non, protesta-t-elle sans grande conviction. Non, c’est faux. C’était un journal… quotidien, commela gazette par exemple…
    
    Charles la dévisagea avec suspicion.
    
    – Tu m’as dit que c’était le journal d’une nana, répéta-t-il plus fort. Tu me prends pour un con ?
    
    — Gagné ! ...
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