La loi du talion
Datte: 15/05/2018,
Catégories:
vengeance,
nonéro,
Auteur: Lilas, Source: Revebebe
... écoutait très attentivement, cette fois, même si elle n’arrêtait pas de penser à sa blessure, à un certain type à moitié chauve, et à la douleur pénible qui élançait son bras.
Il était vingt-trois heures quand le concert se termina. Liana laissa son regard s’arrêter sur Matthias, debout au milieu des autres musiciens, en train de saluer la foule. Quel garçon prévisible ! Elle avait eu tort de se méfier de lui. Il avait été vraiment gentil.
Après le concert, beaucoup de gens restèrent là, à parler, rire, et commenter cette soirée. Liana avançait à travers la foule, lançant un bonjour ici et là, ses yeux toujours en mouvement ; elle cherchait Fanny. Elle finit par la trouver au premier étage, loin du monde. Enlacés près de la salle Ravel, dans un coin sombre ignoré de tous, elle et Matthias s’embrassaient avec passion.
Liana resta stupidement figée sur place, à les regarder. Puis finalement, elle reprit ses esprits, et décampa aussi vite que possible. Elle se sentait choquée, étourdie, et un peu écœurée. Mais à bien y réfléchir, il ne fallait pas s’en étonner, Fanny était une si jolie femme ! Et la rougeur chronique de Matthias s’expliquait maintenant…
Normalement, Fanny aurait dû la raccompagner, mais Liana n’avait pas la moindre envie de la déranger dans son « activité ». Elle descendit les escaliers à pas pesants, et gagna la sortie. Puis elle quitta la foule, les projecteurs, les rires, le parc ; se retrouva dans la rue. Il faisait très sombre. Un seul ...
... lampadaire sur quatre était allumé. Heureusement, elle n’habitait pas loin. Elle rentra chez elle tout doucement. Son bras la faisait toujours souffrir.
À plusieurs reprises, elle se retourna pour vérifier que personne ne la suivait. Elle avait encore froid dans le dos lorsqu’elle pensait à sa rencontre avec Charles.
En cherchant ses clés dans la poche de son gilet, elle pensa à quel point elle était stupide d’avoir fait tout une histoire pour un bruit bizarre. Matthias avait dû la prendre pour une demeurée. Ou pire, une froussarde. Elle l’imaginait très bien en train de tout raconter à sa sœur, et eux d’eux se mettant à rire de son ingénuité.Caramba !
– Tu cherches quelque chose, petite ? lança une voix, à quelques mètres d’elle.
Ce fut plus fort qu’elle, Liana hurla. Elle n’était plus qu’une pelote de nerfs lorsqu’elle regarda la silhouette sombre, tapie dans un recoin de l’entrée de son immeuble.
– Qui êtes-vous ? cracha-t-elle, ses clés tendues devant elle dans un geste menaçant. N’approchez pas ou je vais sérieusement vous abîmer !
– Du calme, se moqua la voix.
Et l’homme sortit de l’ombre. Son visage fut brièvement éclairé par la faible lumière d’un lampadaire.
– Vous ! s’exclama Liana d’une voix blanche.
– Eh oui, moi, répondit-il avec un sourire satisfait. J’t’ai fait peur, poupée ?
– Absolument pas ! répliqua-t-elle sèchement. Laissez-moi tranquille ou j’appelle la police !
– T’appelleras pas la police. Alors, c’était bien ce concert ...