La loi du talion - Histoires de Sexe

La loi du talion

... cils. Il semblait bien plus détendu que lorsque Fanny était dans les parages…

– Vous aimez bien ma sœur, n’est-ce pas ?

Et rebelote. Le garçon s’empressa de rougir tellement fort qu’il ressemblait à nouveau à une tomate.

– Euh oui, elle est sympa… dites-moi, hum… Tiffany ne vous parle jamais de sa vie privée ?

Un bruit sourd semblant venir du couloir sombre, tout près d’eux, les arracha brusquement à leur piètre conversation. Liana eut un sursaut, et la main de Matthias se raidit sur son bras.

Ils retinrent leur souffle, les yeux braqués sur la porte entrouverte.

Silence. Bruit étouffé d’applaudissements.

– Qu’est-ce que c’était ? chuchota Liana.

Elle était effrayée, et Matthias dut le sentir.

– Je vais voir, répondit-il à voix basse. Ne bougez pas.

Il disparut dans l’obscurité du couloir. Liana attendit, vit la lumière s’allumer à travers l’embrasure, puis entendit la voix de Matthias. Le jeune homme revint dans la pièce au bout de quelques instants.

– J’ai appelé. Il n’y a personne, confirma-t-il en regardant Liana.

– Vous auriez dû refermer la porte derrière nous, murmura Liana.

– Calmez-vous. Je vous assure qu’il n’y a vraiment personne.

Il n’avait pas fini sa phrase qu’un nouveau bruit, plus sonore, retentissait près d’eux. Cette fois, il venait de la pièce d’à-côté, par laquelle on ne pouvait accéder que par une porte communicante. Liana se figea, et fixa son regard sur la dite porte.

– Vous entendez ? bredouilla-t-elle ...

... craintivement. Il y a quelqu’un, je vous dis…

Matthias sembla écouter un long moment.

– Je vous affirme que personne n’est à l’étage, répéta-t-il.

Mais il n’en paraissait pas si sûr. Elle lui lança un long regard alarmé.

– Écoutez, raisonna-t-il, personne ne peut entrer par là, sauf en passant par cette pièce. Et il faudrait aussi avoir la clé. Moi-même, je ne l’ai même pas sur ce trousseau…

Et il lui montra les clés de Fanny.

– Et si quelqu’un était làavant que nous montions ? dit Liana. S’il avait prévu que nous allions nous rendre ici ?

Matthias sembla troublé par cette idée. Il regarda le bras de la jeune femme, puis eut un sourire qui n’atteignit pas ses yeux.

– De toute façon, je vous mets un pansement, et nous avons fini.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Ils regardèrent une dernière fois la porte, avant de quitter la pièce. Il ne s’était plus rien passé d’anormal.

Ce fut avec soulagement que Liana respira l’air de la nuit. Matthias la guida jusqu’à sa chaise. La remise des diplômes s’achevait, et le ciel était devenu d’un noir d’encre. Quelques étoiles s’allumaient une à une, comme attirées par le spectacle.

– Je vous laisse, dit Matthias à son oreille, pour qu’elle puisse l’entendre par-dessus le brouhaha alentour. Je dois me préparer, je joue au deuxième acte.

Elle n’eut pas le temps d’en placer une, qu’il avait déjà tourné les talons. Fanny était là, tout sourire, à côté du directeur.

Le concert reprit un quart d’heure après. Liana ...