Sexe, mobile et chocolat chaud - Histoires de Sexe

Sexe, mobile et chocolat chaud

... c’est merdé, point barre.
— Tu as passé la soirée ou la nuit ?
— Quelle importance, je te dis que j’ai merdé. C’est ce que je ressens qui compte. L’idée de ce que je pourrais ressentir en face de toi, après ce que nous avons partagé.
— Donc, nous avons partagé ? Merci de me rassurer sur ce point au moins.
— Nous avons beaucoup partagé, et tu le sais. C’est peut-être même ce qui m’a fait paniquer. Quand il a posé ses mains sur moi, après son traitement, j’ai craqué.
— Ce que tu as fait avec lui ne me regarde pas. Mais pourquoi me repousser à cause de cela ? Pourquoi vouloir faire de cette aventure quelque chose de plus important que ce que nous avons « partagé » ? Ce sont tes mots.

Je souffre de la sentir si loin de moi. En même temps, il me semble que la cause de cet éloignement est si futile… Je suis impuissant face à sa détermination et cela me détruit.

— Comment me regardes-tu, là ? Si tu te voyais, dit-elle soudain effrayée.
— Tu ne peux pas comprendre que je sois triste, déçu, désenchanté ?
— C’est pire que ça, ton regard a la froideur de l’objectif d’un appareil photo. Comment veux-tu que j’y retrouve assez de compréhension pour essayer de t’expliquer ce que je n’arrive moi-même pas à réaliser ?
— Je n’ai aucun droit sur toi, aucune exclusivité. Tu as voulu t’embarquer avec cet acupuncteur de mes deux, c’est ton problème. Mais ne me laisse pas en rade pour autant. Moi aussi j’ai mes moments de faiblesse, je n’en fais pas une affaire d’état !
— T’as ...

... fait l’amour avec une autre fille ? demande-t-elle, le nez dans son linge.
— Faire l’amour, tout de suite les grands mots ! Non, si tu veux savoir, j’ai juste eu envie de baiser, et ça s’est mal passé. Parce que l’amour, depuis que je te connais, je me vois mal le faire avec une autre.
— En d’autres temps, ce serait un agréable compliment, murmure-t-elle avec amertume.
— Apparemment, ça ne t’a pas trop manqué l’autre nuit, avec l’acupuncteur.
— Ne sois pas injuste ! J’ai dit que j’avais merdé, pas que j’avais baisé. Ni même fait l’amour avec lui…
— Si tu voulais bien essayer de m’expliquer la différence, peut-être que mon regard changerait. Donne-moi une chance, juste une !

Elle fait enfin une pause dans son repassage, avant de daigner lever un coin du voile. C’est le moment que choisit un de ses chats pour venir se frotter contre mes jambes. Ce discret signe d’amitié me rassure un bref instant. Au moins lui…

— La tendresse et l’amour, ça ne s’oublie plus, ça laisse des traces. Profondes parfois, même après une seule nuit. Baiser, c’est à usage unique.
— Je me souviens pourtant de la plupart des nanas avec qui j’ai baisé, comme tu dis.
— Après une nuit de baise, on se souvient de ce qui a fait monter l’excitation, des images dans leur ensemble, pas des détails qui pourraient déranger, pas des imperfections. C’est pour cela que se donner soi-disant sans limites dans ces moments-là me semble impossible, et dangereux. C’est trop vite insupportable. Parce qu’on force ...