Sexe, mobile et chocolat chaud - Histoires de Sexe

Sexe, mobile et chocolat chaud

... impossible. Douleur, rage et désespoir…

Plus rapidement de retour dans la dure réalité que moi, elle commence par lâcher une bordée d’insultes envers la longue liste de casse-couilles que contient son répertoire téléphonique. Bien décidée à ne pas répondre, elle entreprend même de s’occuper de mon membre engorgé, avec un soin d’infirmière urgentiste. Je suis touché par cette attention, mais étrangement, l’idée que l’appel téléphonique puisse être en relation avec sa fille s’impose immédiatement à mon esprit, et achève de me calmer.

— Ne t’occupe pas de moi, dis-je encore essoufflé, réponds, c’est peut-être à cause de ta fille ?
— Ah ! Bordel, j’espère que non… Allô ?

Son visage se décompose au fur et à mesure que la conversation progresse. Au moment de boucler, elle explose, à mi-chemin entre la crise de rage et la crise de nerfs. Sa petite est tombée malade chez son ex, qui devait la garder ce week-end. Il se sent incapable de s’en occuper correctement, « alors tu comprends, pour son bien, enfin, bref, je te la ramène ».

— Il est là dans une demi-heure, ce connard. Si ça continue à ce rythme, il aura vraiment ma peau !
— Je peux faire quelque chose, à part lui casser la gueule ?
— Rien, juste ...

... me promettre de revenir. Quand tu te sentiras prêt…
— Pas d’autre condition ?
— Non. Enfin… Si, peut-être…
— Laquelle ?
— C’est difficile à dire, je…
— Vas-y, crache !
— J’ai peur des mecs qui boivent. Voilà, c’est dit…

C’est comme un immense coup de poing dans le ventre. Comment peut-elle savoir cela ? Je suis loin d’être vraiment accro, mais il est vrai que je ne suis pas complètement clair sur ce point. Même la grande brune l’avait remarqué. Si c’est la condition qu’elle met à une nouvelle rencontre, on frise le surhumain.

— Ça ne me rend pas violent, tu sais, juste amorti. Et seulement quand je suis déjà en mauvais état.
— Je sais, mais je ne peux pas vivre avec ce risque entre nous deux. Pardonne-moi si ça te blesse, mais je veux être claire dès le début, j’en ai déjà trop souffert.
— Plus une goutte, abstinence totale ?
— C’est toi qui vois. S’il ne tenait qu’à moi, je pourrais accepter l’alcool sensuel, avec moi, par exemple, au cours d’un bon repas, mais l’alcool thérapeutique exclu, définitivement.
— Combien de temps me donnes-tu ?
— Le temps de régler de mon côté les conneries que m’impose mon ex. Chacun sa croix ! Va-t-en maintenant, il est trop tôt pour que je te présente à ma fille.