Sexe, mobile et chocolat chaud
Datte: 10/06/2021,
Catégories:
f,
h,
fh,
inconnu,
gros(ses),
grosseins,
boitenuit,
douche,
amour,
dispute,
Voyeur / Exhib / Nudisme
pied,
Masturbation
intermast,
Oral
coupfoudr,
Auteur: Olaf, Source: Revebebe
... cela, il faudrait que Véronique me tende la main.
Elle m’accorde un petit signe deux jours plus tard, mais de loin pas de la manière escomptée. Dans un courriel minimal, elle met fin à toute poursuite de notre relation. Elle s’est trompée, elle s’excuse, je n’y suis pour rien, mais la vie a ses raisons… C’est aussi brutal que concis. Et surtout, cela n’explique rien. Elle ne me doit rien, bien sûr. Mais depuis que je l’ai rencontrée, j’ai découvert que certaines caresses valaient bien plus que n’importe quelle baise. J’ai découvert la contraction de l’espace et du temps par la seule présence de l’autre. J’ai découvert… ? Aucune idée quoi, en tout cas rien que j’ose vraiment nommer, mais je pressens quelque chose que je ne suis plus disposé à lâcher. Et ce n’est pas ce misérable courriel qui va m’en dissuader.
D’ailleurs en le relisant une nouvelle fois, la dernière phrase « pardonne-moi, j’ai merdé ! » me met sérieusement en pétard. Ce n’est pas le genre de truc qu’on peut envoyer sans explications. Si elle voulait bien me faire un tout petit peu confiance, peut-être arriverions-nous à la conclusion que ce n’est pas si merdé que ça, finalement. Ou que c’est merdé, d’accord, mais que ça se rattrape. D’ailleurs, au point où nous en sommes restés, c’est-à-dire entre deux baisers et une pollution nocturne, qu’est-ce qui peut bien « merder » entre nous ?
Je l’informe de mon refus d’entrer en matière, et insiste pour qu’elle me donne quelques explications. Pour faire bon ...
... poids, j’annonce ma venue dans… dix minutes ! Je n’attends pas sa réponse et fonce chez elle, le cœur serré, les jambes mal assurées, presque certain de trouver la porte fermée, ou de me faire engueuler avant même d’avoir sonné.
Erreur. Comme la première fois, la porte est entrouverte. Je pénètre dans son appartement, un peu inquiet de me retrouver nez à nez avec sa fille. Nouvelle erreur. Véronique est seule, dans le séjour, en train de repasser. Est-ce pour se donner contenance, ou plutôt pour me signifier à quel point sa vie de tous les jours prime sur ce que je pourrais lui raconter ? La jeannette pliable, mise ainsi ostensiblement entre nous, me complique la tâche. Impossible de m’approcher facilement, chacun de mes gestes est prévisible, toute entreprise de séduction est vouée à l’échec. Par cet artifice ménager, elle me force à rester debout face à elle, sans autre moyen que la parole pour la convaincre. Je suis d’emblée en position défavorable, mais le défi est à la taille de l’enjeu.
Sauf que, paralysé par sa mise en scène, je ne sais plus par quoi commencer. Une avalanche de mots, d’idées, de sensations se précipite dans ma tête, que je n’arrive pas à transformer en paroles sensées.
— On peut faire court, tu sais ! J’ai merdé mais tu n’y es pour rien, répète-t-elle sans états d’âme.
— Avec quelqu’un que je connais ? Sinon, je ne vois pas très bien en quoi ça me concerne.
— Avec ton copain acupuncteur. J’ai juste passé la soirée avec lui, mais pour moi, ...