Sexe, mobile et chocolat chaud - Histoires de Sexe

Sexe, mobile et chocolat chaud

... l’autre à poser les yeux sur le plus violemment intime. Le plus imparfaitement intime. Et ça, il faut un amour à toute épreuve pour arriver à l’accepter. Non pas l’occulter, le temps d’une éjaculation, mais l’accepter vraiment, en tant que partie indissociable de l’autre.

Elle s’interrompt brièvement, pour mieux rassembler ses idées, puis elle conclut :

— Baiser, c’est jouir du meilleur. Aimer, c’est accepter la réalité, l’humanité la plus imparfaite de l’autre, sans que cela éteigne le feu.
— Et que vient faire l’acupuncteur sur cette galère ?
— Au moment où il a posé ses mains sur moi, j’ai compris qu’il représentait une alternative facile à la peur que j’éprouve face à ta tendresse. J’ai détesté préférer cette facilité à la tendre découverte de toi, mais je l’ai fait. Au risque de perdre tout ce qui s’est passé entre nous.
— Tu ne me laisses donc aucune chance d’éprouver plus à ton égard qu’une simple envie de baiser ?
— Je sais que tu es sincère. Mais reconnais qu’en ce qui concerne l’amour, comme la plupart des mecs, tu es terriblement inexpérimenté. Or je ne crois pas avoir la force de t’apprendre l’art d’aimer au quotidien. Après tout ce que j’ai traversé avec mon ex, je ne suis même plus sûre d’être encore capable de m’aimer moi-même. Alors avec quelqu’un comme toi… L’amour, celui qui résiste à tout, le tapis roulant, c’est une imbrication, une interpénétration, c’est…
— Si on enlève les envolées romantiques, est-ce vraiment si difficile à comprendre ? Me ...

... crois-tu à ce point incapable de le partager avec toi ? Incapable d’apprécier le quotidien élémentaire à tes côtés ? C’est bien ça qui te terrifie, non ?
— Pas seulement ! L’amour, c’est de nouveau une question de regard sur l’autre, une question de… Oh ! Et puis merde, puisque tu veux prendre le risque…

Sans finir sa phrase, elle me tourne soudain le dos. Un instant, j’imagine que, submergée par l’émotion, elle préfère me cacher son envie de pleurer. Mais il n’en est rien, elle est en fait en train de se déshabiller. Je n’ai pas encore compris ce qui se passe qu’elle a déjà retiré sa robe et ses sous-vêtements. Elle se retourne, complètement nue, bras ballants.

Longuement elle se laisse contempler, immobile. Je suis époustouflé. Il y a une incroyable violence dans cette manière de se soumettre sans apprêt à mon évaluation. Par ce geste inattendu, elle me pousse dans les cordes. Et ce n’est pas fini. Elle s’approche maintenant de moi, le visage totalement inexpressif.

— Regarde-moi, regarde bien tous les détails, et dis-moi ce qu’il y a d’attrayant dans ces seins microscopiques, ces fesses rebondies, ces hanches et ce ventre disgracieusement galbés par le chocolat que j’ingurgite en quantités déraisonnables. Et ce n’est pas tout, dis-moi ce qu’il y a d’attendrissant dans le fait qu’après chaque baise un peu intense, je me tape une cystite carabinée ? Ou que depuis la naissance de ma fille, une hémorroïde mal placée rend l’idée d’une bonne sodo inconcevable ? Voilà ma ...