1. Sexe, mobile et chocolat chaud


    Datte: 10/06/2021, Catégories: f, h, fh, inconnu, gros(ses), grosseins, boitenuit, douche, amour, dispute, Voyeur / Exhib / Nudisme pied, Masturbation intermast, Oral coupfoudr, Auteur: Olaf, Source: Revebebe

    ... réalité quotidienne, est-ce vraiment ce que tu veux partager ?
    
    À peine a-t-elle terminé sa tirade qu’elle me prend par la main et m’entraîne vers sa chambre.
    
    — D’ailleurs, ce n’est pas tout. Je suis myope et je dois porter des lunettes pour voir la vie en face. Je n’ai même pas les moyens de m’offrir des verres de contact. À part ça, des fois que tu veuilles me cuisiner quelque chose, les épices dont je raffole me donnent la colique. Et il m’arrive de ronfler ! Tu parles de nuits câlines à mes côtés.
    
    Elle va sur son lit et s’allonge comme une gisante, mains jointes.
    
    — Qu’est-ce que tu vois, maintenant ? Une sainte, une putain, une maîtresse potentielle, ou une femelle allongée, fatiguée, sans désir, plus prompte à dormir qu’à s’enflammer pour un prince bien membré ?
    — Véro, je t’en prie, ça ne mène à rien…
    
    Plus rien ne l’arrêtera. Elle poursuit sa démonstration en écartant largement ses cuisses. Ce qui pourrait constituer, en d’autres circonstances, une séduisante invitation érotique, ressemble d’un coup furieusement à un examen gynécologique.
    
    — Et maintenant, qu’est-ce que tu vois ? Regarde, regarde bien ce ventre que tu prétends pouvoir aimer, cette chatte que tu imagines désirer un jour ! Approche, remplis-toi les yeux de tous les détails de ma réalité. Je ne suis rien d’autre que ça ! Aussi dérangeant que cela puisse être…
    
    Cette manière de se mettre en scène est insupportable. Même si elle a raison de redouter que l’amour ne survive pas à la ...
    ... découverte de son quotidien, au partage permanent des faits assourdissants du corps, dans toute leur impudeur.
    
    — Arrête, j’ai pas envie de ça !
    — Pas envie de quoi ? Dis-le, bordel ! Dis-moi ce que tu vois… Toute la sainte journée, je suis fonctionnelle. Juste fonctionnelle. Alors après les instants passés ensemble, après tes mains sur mon corps, ton regard sombre sur mon visage, comprends que je sois terrorisée à l’idée qu’un jour, bientôt, par manque d’attention, je n’aie plus personne à mes côtés pour transformer ma vulve en sexe envoûtant, mon ventre en aventure torride, mes seins en appâts irrésistibles. Pour me rassurer, je prends les regards et les caresses qu’on me donne avec reconnaissance, le plus souvent sans lendemain. C’est ça la théorie des transports, c’est ça l’acupuncteur. Le reste du temps, je suis ravagée à l’idée qu’un mec comme toi, qui me fait mouiller, craquer, pleurer, rire, sortir de ma banalité à la seconde où il me regarde, qu’un mec comme toi, à peine l’aurai-je mis entre mes draps, à peine l’aurai-je présenté à ma fille, puisse cesser de me regarder. Pire, qu’un mec comme toi, dont je sens intimement qu’il va compter, ait une seule fois le regard que tu as jeté tout à l’heure sur moi. Avant même avoir osé profiter pleinement de toi, je suis pétrifiée à l’idée que tu puisses perdre le désir de moi. Cette mort-là, je ne la supporterai pas. À côté de cela, la vie que je mène aujourd’hui, si banale soit-elle, c’est le paradis sur terre.
    
    Je la sens ...
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