1. rioriM


    Datte: 14/05/2018, Catégories: frousses, nopéné, nonéro, sorcelleri, fantastiq, Auteur: Radagast, Source: Revebebe

    ... Thoiron.
    
    Sur la sépulture de marbre, je déchiffre une inscription en lettres d’or en partie effacée.
    
    — Ils espéraient son retour, n’ont jamais admis sa mort.
    
    René se tient derrière moi.
    
    — J’étais sûr que tu ferais un tour ici.
    — Je suis allé voir Philippe Lebel.
    — M’en doutais, il t’a dit quoi ?
    
    Pour toute réponse, je quitte le cimetière.
    
    ooOOoo
    
    Je tourne en rond dans la maison. Je pose un objet dans un carton pour l’en retirer quelques secondes plus tard. J’entame mon nouveau déménagement sans grande conviction. Je ne sais même pas où aller.
    
    Alors que je traîne dans le salon, mes cheveux se hérissent.
    
    Elle est là, face à moi, de l’autre côté du miroir. Mon reflet n’en fait qu’à sa tête, assis qu’il est dans un fauteuil alors que je suis debout.
    
    Elle porte une longue robe écrue boutonnée jusqu’au menton, le vêtement lui tombe sur les chevilles, sa taille fine semble serrée dans un corset qui soulève sa poitrine menue.
    
    Elle passe les doigts sur la glace, je mets un peu de temps à comprendre qu’elle vient d’écrire.
    
    iom-zedia ,éitiP
    
    Tout le désespoir du monde emplit ses magnifiques yeux.
    
    C’en est trop pour mon esprit, je vais me retrouver en camisole avec Philippe Lebel.
    
    Je me sauve en hurlant.
    
    Quelques heures plus tard, je me réveille en sursaut dans la cuisine, c’est la seule pièce ne possédant pas de miroir. Devant moi une bouteille de genièvre à moitié vide. Dans mon rêve alcoolisé, j’ai trouvé la solution de ...
    ... l’énigme.
    
    En passant devant le salon, jela vois toujours debout dans le miroir, elle semble m’attendre.
    
    Je pars en courant dans la salle de bains, reviens avec une petite glace que je place face à la phrase énigmatique.
    
    Pitié, aidez-moi
    
    Tous les poils de mon corps se hérissent.
    
    Suis-je en train de rêver, de cauchemarder, même dans mes romans les plus délirants je ne suis jamais allé aussi loin.
    
    Incrédule, je saisis mon Smartphone et prends une photo.
    
    Sur mon écran je ne vois que mon « vrai » reflet, appareil en main, aucune trace de cette jeune et jolie rousse et de mon « autre » reflet qui lève les yeux au ciel et secoue la tête, exaspéré.
    
    Il commence à me gonfler celui-là !
    
    J’hésite entre fuir ou devenir racorni du ciboulot. Quitte à entrer dans la folie, autant que ce soit pour de bon, je décide de répondre à l’apparition.
    
    Je fais le geste international d’incompréhension, soulève les épaules et mets mes paumes en l’air.
    
    Elle pose sa main sur la glace et me fait signe de l’imiter. Après un instant d’hésitation, je place ma paume sur la sienne, nos doigts en parfaite opposition.
    
    J’appuie sur la paroi qui me semble molle. D’un geste déterminé, j’enfonce ma main jusqu’au poignet, je ne la vois plus. J’avance le bras jusqu’au coude, mon cœur bat à cent cinquante pulsations par secondes, je vais faire un infarctus.
    
    Je ressens des picotements sur ma peau nue, de l’autre côté. Il est trop tard pour faire machine arrière. Je pose mon visage sur le verre ...
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