rioriM - Histoires de Sexe

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Une grande bibliothèque orne un des murs, une fenêtre donne sur un petit jardin fleuri. Au centre de la pièce un bureau en chêne massif, au sous-main en cuir aussi épais qu’un brouillard londonien.

Face à moi un grand chauve maigre et un petit gros rougeaud.

Le notaire et le patron de l’agence immobilière semblent tout heureux.

— Signez là, monsieur Maréchal, puis ici, et là.

Il me présente les documents à la suite les uns des autres. Je signe, signe et signe encore. Les deux hommes semblent ravis. Il faut dire que j’achète une maison dont personne ne veut. Elle reste sur les bras de l’agence depuis plus de dix ans, elle ornait les vitrines d’autres agences depuis bien avant ma naissance.

Elles se refilent la patate chaude les unes les autres depuis des lustres. Le notaire représente l’indivision propriétaire de la bâtisse. Il s’occupait des biens des héritiers du dernier occupant éphémère, disparu il y a plus de quinze ans.

— Vous faites une affaire. À ce prix-là, un manoir de cette dimension entouré de trois hectares de terrain, pour deux cent mille euros c’est presque donné.
— Oui, je le conçois.
— Rendez-vous compte, sept chambres, deux salles de bain, un séjour, une salle de réception, un salon, un boudoir, une cuisine, un bureau et une bibliothèque, soit deux cent cinquante mètres carrés, sans compter les combles, la cave et les dépendances.
— En effet, le prix en est attractif.

Toutefois, deux cent mille euros ça fait quand même mal au ...

... postérieur.

— D’autant que vous n’avez que très peu de réparations à effectuer. La toiture et les murs sont intacts, la plomberie ne nécessite aucune restauration, les robinets, lavabos et baignoires sont d’époque, trèsvintage comme on dit de nos jours. Le chauffage au bois. L’éclairage se fait toujours au gaz, comme lors de la construction, l’ancien propriétaire trouvait cela très romantique. Il avait installé une citerne de gaz ainsi qu’un groupe électrogène fonctionnant au gaz qui fournit l’électricité nécessaire aux besoins de base, réfrigérateur, ordinateur ou lave-linge et vaisselle. Vous pouvez y emménager de suite.
— Je compte y habiter d’ici un mois.
— Parfait !

ooOOoo

Lorsque je me ramène dans le village, que j’ôte le panneauÀ vendre fixé sur le portail et ouvre les volets, quelques curieux se ramènent et errent aux alentours. Le camion de déménagement qui me suit crée aussi son petit effet.

Avec les déménageurs, j’installe les meubles dans les différentes pièces, j’ai le temps pour le reste.

ooOOoo

Dans les jours qui suivent, je vais faire des courses dans le bourg, et là je deviens le centre d’attraction.

Regards en coin, discussion derrière mon dos, je vois même deux bigotes se signer sur mon passage.

Bon, nous sommes dans ce que certains hommes politiques nomment la France profonde, pour ne pas dire arriérée.

Je ne pensais pas qu’un nouveau venu puisse flanquer la panique à ce point dans ce bled.

En revenant, je m’arrête sur un petit ...