1. rioriM


    Datte: 14/05/2018, Catégories: frousses, nopéné, nonéro, sorcelleri, fantastiq, Auteur: Radagast, Source: Revebebe

    ... chemin d’où je peux découvrir le manoir, mon nouveauchez-moi.
    
    Une allée pavée bordée de cèdres et d’érables mène à une bâtisse en pierres de taille. Une construction du XIXe siècle au toit très pentu en ardoises ; une tour orne l’aile gauche, une vaste terrasse accueille le visiteur.
    
    Une porte vitrée le mène ensuite au grand hall. Certes les hautes fenêtres manquent de rideaux, mais l’ensemble est harmonieux.
    
    Ma gentilhommière se trouve sur un promontoire surplombant le village. Plus loin, vers le nord, des collines boisées lui servent d’écrin ; au sud des champs de blé complètent le tableau.
    
    Il va me falloir de l’aide pour entretenir cette maison de maître. Une femme de ménage serait la bienvenue. Mais je ne dois pas rêver, dans ce patelin ce ne sera pas une soubrette en mini-jupe et décolleté généreux.
    
    De retour chez moi, j’ouvre mes cartons et commence à entreposer mes affaires dans les meubles. Je fixe des tableaux aux murs, je range la vaisselle et mes vêtements. Je déplace parfois un meuble, de quelques centimètres ou carrément le pousse à l’autre extrémité de la pièce.
    
    Je fais aussi le tour des dépendances ; garage, serre, cave et grenier, histoire de me dégourdir les jambes, de me changer les idées et connaître mon domaine.
    
    Épuisé, à la fin de la journée je me vautre dans un fauteuil en cuir, un Glenlivet à la main.
    
    J’admire le salon ; au centre du plafond orné de moulures de plâtre pend un lustre rococo, les murs sont recouverts de boiseries ...
    ... sculptées.
    
    De nos jours, les pièces ne mesurent plus guère que deux mètres de hauteur, ici, le plafond culmine à trois mètres cinquante. Au diable les économies d’énergie.
    
    Large de deux mètres un grand miroir pare l’un des murs du sol au plafond. Le cadre ouvragé représente des animaux fabuleux, chimères, tarasques et basilics. J’y vois mon reflet et je me trouve une sale tête.
    
    Le visage poussiéreux, les traits tirés, je fais peur. Je décide de prendre une douche avant d’avaler un léger repas.
    
    Avant de sortir de la pièce, avant le bain, j’installe mon bien le plus précieux sur une commode, bien en évidence.
    
    UnKatana Kaké ⁽¹⁾ supportant unNodachi ⁽²⁾ ainsi qu’untanto ⁽³⁾, tous deux en argent massif. Chaque lame ayant sonsaya ⁽⁴⁾, en bois de magnolia blanc laqué. Une œuvre d’art plus qu’une arme qui vient du Japon. Dans un combat épée contre épée, je n’aurais aucune chance, mais pour percer un bide ou couper un bras, cet arsenal suffit largement.
    
    J’exerce la profession d’écrivain, mais aussi de scénariste pour le cinéma et la télévision.
    
    Ces sabres me furent offerts lors d’un salon du livre à Osaka, pour récompenser l’ensemble de mes scénarios et de mes romans. Mes écrits rencontrent un grand succès au Pays du Soleil Levant.
    
    Cet ensemble d’armes, qui a la même valeur symbolique qu’un Oscar, César ou encore palme d’or, me fut remis en personne par Haruki Murakami, c’est dire si j’y tiens.
    
    — Ces lames, me dit le Maître, bien que forgées en argent massif, ...
«1234...15»