1. rioriM


    Datte: 14/05/2018, Catégories: frousses, nopéné, nonéro, sorcelleri, fantastiq, Auteur: Radagast, Source: Revebebe

    ... rassurait le malheureux lorsque le colonel la vit.
    
    À peine la maison terminée, le fameux de Marval se rendit en grande pompe – haut-de-forme, queue-de-pie et gants blancs – chez le docteur pour lui demander la main de sa fille. Il n’avait cessé de penser à la jeune femme et ne doutait de rien, surtout pas de lui.
    
    Thoiron lui dit qu’il allait en parler à sa femme, à sa fille et réfléchir.
    
    Une fois la demande faite et le colonel sorti, le bon docteur alla en parler aux deux femmes.
    
    Mathilde entra dans une colère noire. Il faut dire que la gamine avait un caractère bien trempé, elle ne voulait pas avoir de relations avec ce type, ni de près ni de loin, il faisait peur. Grand, cheveux très noirs, mince, le visage en lame de couteau. Plutôt bel homme, paraît-il, mais il possédait un regard inquiétant, un regard à glacer le sang d’un uhlan ! Tu sais, les yeux rapprochés, ça te fait un regard de prédateur.
    
    Le lendemain de Marval revint. Le docteur lui annonça son refus et l’autre explosa.
    
    — Vous le regretterez, je n’ai pas dit mon dernier mot.
    
    Le colonel repartit furieux et menaçant.
    
    Une semaine plus tard, Mathilde disparaissait. On retrouva son phaéton et sa jument dans un bois loin de là. Le village entier se mit à sa recherche, en vain. Tous les regards se tournaient bien évidemment vers le manoir.
    
    Les gendarmes firent une enquête, ils allèrent sonner au portail de cette grande demeure. Personne ne répondit, et pour cause, elle était vide. Nulle trace ...
    ... du propriétaire ni de Mathilde, sauf un châle lui appartenant et un message écrit sur un grand miroir dans le salon :Vous le regretterez.
    
    Les verres sont vides, je commande une autre tournée.
    
    — Je veux bien que votre gus soit inquiétant, mais il n’y a pas de quoi fouetter un chat.
    — Attends la suite, gamin.
    — On ne revit jamais ni l’une ni l’autre. Le docteur et son épouse moururent de chagrin quelques mois plus tard.
    
    Mais c’est là qu’advint le plus étrange. Tous les gendarmes qui sont entrés dans le « Château » sont morts peu de temps après, de mort violente lors d’arrestations mouvementées, de chute de cheval, assassinés ou du choléra.
    
    Tous les ouvriers y ayant mis les pieds moururent eux aussi de façon très étrange, accidents, meurtres, suicides, tous plus bizarres les uns que les autres.
    
    Le lieu était maudit et resta vide plusieurs dizaines d’années.
    
    Un peu après la Grande Guerre, un officier qui avait fait Verdun acheta la propriété. Il y resta dix mois. On le retrouva mort dans le jardin, le visage crispé en un masque d’épouvante.
    
    Cette bâtisse devint officiellement hantée.
    
    En mille-neuf-cent-quarante-et-un, les fridolins rappliquèrent, bien évidemment ils réquisitionnèrent ton manoir. Tout le village attendait ce qui allait leur tomber sur la gueule. Un suicide et deux cinglés plus tard, ils se cassèrent vite fait. Faut dire qu’un Obersturmannführer s’était fait sauter le caisson avec son Lüger.
    
    Ensuite, au début des années deux-mille, un ...
«12...456...15»