1. La panne


    Datte: 21/05/2021, Catégories: fh, jeunes, caférestau, hdomine, Oral nopéné, Humour Auteur: Igitur, Source: Revebebe

    ... thé fumé ça ne lui allait vraiment pas. Elle rencontra un homme à la terrasse d’un café sur la bouche duquel elle colla ses lèvres avec ardeur. En lui rendant son baiser, il lui caressa les fesses négligemment, mais avec insistance. Naguère, j’aurais pu être à sa place. D’ailleurs limonaire et thé fumé me faisaient penser à Laetitia. Aucune autre association plus pertinente ne me vint.
    
    L’histoire s’est terminée de la manière la plus banale qui soit avec Laetitia. Nous avons omis de nous rappeler mutuellement. Le silence s’est installé, il est devenu opaque, inamovible. Rien n’a été dit, mais, sans doute, la vérité cachée était-elle trop palpable pour qu’elle prenne le risque de me recontacter. Pour moi, tant que mon entrejambe ne me faisait pas signe, silence radio.
    
    Mais avant cela, j’avais pris le risque de la revoir. Je m’étais dit que ma libido perdue avec elle pourrait me revenir d’elle. J’avais tellement fantasmé cet instant, mais rien ne s’est produit. Je l’ai tenue dans mes bras, j’ai très lentement ôté tous ses vêtements, j’ai exploré sa peau avec les mains avec les lèvres avec la langue, je l’ai humée, je l’ai goûtée, j’ai mis tous mes sens en action, chacun d’eux s’émerveillait de la beauté parfaite, du chef-d’œuvre fait femme que j’avais entre les bras, je ne bandais toujours pas. Elle était la sixième légende pour orchestre de Dvorak dans un ombrageux paysage de mer avec une odeur de terre après une pluie d’été, tout ce qui pouvait me transporter. Elle ...
    ... soupirait, gémissait, je la laissais sans repos toujours une main, un doigt, une langue à la recherche de son plaisir. J’ai dressé ainsi deux heures durant la carte exhaustive et précise de ses zones érogènes, de ses parfums, de ses saveurs. Elle a joui plusieurs fois. Elle m’a même écrasé les oreilles entre ses cuisses. Elle a bien failli m’étouffer contre son sexe. Mais jamais elle n’a cherché à mettre la main sur le point sensible de mon anatomie, mon drame, j’avais affaire à une vraie pure clitoridienne, ma chance. Elle a dû s’étonner, bien sûr, qu’un homme ne cherche pas à aller plus loin, mais ça semblait la satisfaire et elle est tombée de fatigue sans chercher à élucider le mystère. Moi, pendant qu’elle dormait, heureuse, j’ai été suffisamment lâche pour m’éclipser sans mot dire, mais en maudissant cette putain de panne récalcitrante ! J’avais posé entre nous ce silence dont nous ne sortirions plus.
    
    Il m’en a fallu du courage pour déballer mon infortune à ce médecin que je connaissais à peine. Il écoutait les récits picaresques de ma vie sexuelle d’avant la panne avec une neutralité professionnelle tellement sérieuse. Parfois pourtant, au fond de son regard, il me semblait voir émerger la petite lueur d’un souvenir de corps de garde, alors j’en rajoutais. À la fin de cette longue et pénible anamnèse, son auscultation, ses palpations ne révélèrent rien de pathologique, alors pendant que je me rhabillais, il dressa la liste impressionnante des examens biologiques qu’il me ...
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