La panne
Datte: 21/05/2021,
Catégories:
fh,
jeunes,
caférestau,
hdomine,
Oral
nopéné,
Humour
Auteur: Igitur, Source: Revebebe
... pas, mais finalement ça m’avait plutôt fait du bien de tout raconter à Jean. J’ai continué à profiter du beau printemps dans les rues de Paris. Je regardais les jolies femmes qui commençaient à porter des robes et des chemisiers légers, parfois j’en suivais une, je humais son parfum, je caressais du regard les courbes de ses jambes ou la naissance de ses seins, ses bras tendres. Je les trouvais belles, attirantes, mais rien ne se produisait dans mon pantalon. Il restait en moi des souvenirs du désir physique, des traces, des réflexes, mais le désir lui-même m’avait quitté.
Ce désir-là ne faisant plus obstacle, sans doute, je percevais une multitude de liens complexes qui s’établissait dans mon esprit lorsque j’observais une jolie donzelle. Celle-ci m’évoquait une toile de Rubens, celle-là un personnage de roman japonais, une sonate de Donizetti ou un lac d’Écosse sous la pluie. Les femmes m’avaient toujours inspiré de telles associations, des sortes de métaphores si on veut, mais de manière un peu floue. Or ces fulgurances étaient devenues d’une précision redoutable, avec des complexités et des audaces qui défiaient mon imagination. C’était tellement troublant que je me remis à hanter les galeries d’art, les librairies, les concerts pour essayer de comprendre les ressorts de ces associations. Trouver des indices. Enquêter sur mon inconscient, auto-analyse à deux balles en quelque sorte. Je ne compris rien évidemment, mais j’alimentais considérablement la matière première ...
... de ces associations.
Ainsi les jolies femmes que je rencontrais me plongeaient-elles à leur insu dans un monde de couleurs, de musiques, de mots d’une richesse incroyable.
Ces associations spontanées ne souffraient pas de contestation. Un jour, en apercevant une jeune femme longiligne qui marchait un livre sous le bras m’est venu le mot limonaire et un vieil air nasillard sur un parfum de thé fumé. Ça n’allait pas du tout avec la gracile gazelle qui traversait ma savane. Alors j’ai suivi la fille en me disant que quelque chose de plus cohérent allait venir. Elle faisait de grandes enjambées, ses jambes longues et fines semblaient s’immobiliser un instant en l’air avant de se ruer vers l’avant, ça donnait à sa démarche comme un tempo de tango envoûtant. La courbe de ses mollets scintillait au soleil comme du satin qu’on fait jouer dans la lumière. Elle était chaussée d’escarpins à hauts talons qui maintenaient sa cheville dans une tension terriblement sensuelle et les mouvements de cisaillement de ses jambes coupaient l’air qu’elle traversait en volutes qui tourbillonnaient lentement sur son passage. Et le parfum de thé fumé se fit plus intense. Persistait dans le lointain la musique du vieux limonaire un peu à contretemps.
Elle portait une robe bleue légère qui voletait autour d’elle, ses petits seins sautillaient. Au détour d’une rue, une bourrasque souleva sa robe suffisamment haut pour que j’aperçoive une délicieuse petite culotte en dentelle bleue. Limonaire et ...