Les saisons d'une vie (4)
Datte: 18/05/2021,
Catégories:
Partouze / Groupe
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
... ce n’était certainement pas la crème, pas le plus merveilleux des types. Il ne brille pas par son honnêteté, et pourtant, il a eu le mérite de me faire découvrir que l’amour peut survivre à bien des épreuves.
—… oui, ce n’est pas faux !
— Et ce n’est pas une signature au bas d’un parchemin ou d’une grosse qui va changer fondamentalement les choses.
Michel s’est remis le nez dans son verre. Le mien est resté dans ma main tout au long de cet échange verbal qui me fait saigner à l’intérieur. Je suis à bout, d’arguments d’abord et de calme ensuite.
— Mais tu en as retiré quoi, de cette aventure, hormis notre séparation ?
— C’est bon ! N’en parlons plus, je veux simplement te souhaiter une belle et longue route. Qu’elle se fasse en compagnie de ta Natacha ou d’une autre n’est que secondaire.
— Merci. Nous nous reverrons ?
—… Je… sincèrement ? Je n’en sais foutrement rien. Pour l’instant je dois cuver cette désunion trop fraiche.
— oooOOooo —
Nous nous sommes séparés là, devant le bar, avec plus de questions que de réponses. Le temps qui passe est censé apaiser les cœurs et faire oublier les blessures. Je dois dire que chez moi, rien ne semble vouloir disparaitre. Je revois de temps à autre Josiane. Je pense qu’elle a compris que mon faux pas d’une soirée ne se renouvellerait pas. Elle sait que je ne serai jamais foncièrement lesbienne, bien qu’elle ait pu le croire ce fameux soir de perdition. Si côté santé tout va pour le mieux, pour la phase intime, ...
... c’est le grand désert. Je ne cherche rien et comme depuis mon divorce, je ne fais plus d’efforts pour paraitre consommable, je n’ai guère d’opportunité.
Je croise de loin parfois Michel, soit dans la rue, soit lorsqu’il fait ses courses dans notre supermarché local. Je ne me montre pas, j’évite une rencontre que je pourrais regretter. Mais il me semble qu’il n’est guère plus en forme que moi. Toujours seul, il n’a pas l’apparence d’un homme très heureux. Puis depuis un certain temps, je me pose la question de rester ou de vendre le chalet. Cet endroit est chargé de tous nos souvenirs. Je ne sais pas encore de quel côté va pencher la balance. Je n’ai rien touché de ses affaires qui trainent encore dans les dépendances de ce qui fut longtemps notre nid.
Je passe rarement dans le hangar, pour ne pas voir ce bateau qui ne navigue plus jamais. C’est ce qui doit le plus lui faire défaut cette barque. Les cannes à pêche aussi, bien alignées sur un râtelier contre le mur de bois de son cabanon, ont l’air d’attendre le retour du patron ! Un retour impossible bien entendu. Je ne vois, ne reçois plus personne. Il m’arrive de faire un signe de la main à ma voisine, de loin, sans que nous engagions la conversation. Elle ne cherche pas un rapprochement quelconque, elle que j’avais en son temps, soupçonnée d’être un peu éprise de Michel.
De nos amis, ceux d’avant que nous fréquentions, qui vraiment à la maison, chez qui aussi nous nous rendions, pas un seul n’est revenu. Je suis la ...