1. Les saisons d'une vie (4)


    Datte: 18/05/2021, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... tourner la tête vers cet homme, cet amour qui me remonte à la gorge. Je ne veux pas lui donner la satisfaction de lire dans mes quinquets les pleurs qui ne manquent pas. C’est pourtant lui qui en me posant une main sur mon épaule me rattrape.
    
    — Claude ! Claude bon sang ! Attends-moi !
    
    — Qu’est-ce que tu me veux ? Tu es satisfait non ? Tu as ce que tu voulais, te voici libre comme l’air. Elle doit t’attendre quelque part ta nouvelle chérie.
    
    — Ne sois pas mesquine ni amère. Natacha n’est pas ma nouvelle conquête. Elle s’est juste trouvée là alors que j’en avais besoin. Pour l’hygiène quoi !
    
    — Sympa pour elle ! Remarque bien que ça ne me fait ni chaud ni froid.
    
    — À ton comportement, permets-moi d’en douter vraiment. Viens ! Allons prendre un verre.
    
    — Ah ? D’habitude le dernier verre, c’est toujours avant les condamnations non ?
    
    — Ne fais pas l’enfant, tu veux ? Parce qu’une part ton humour est triste et puis aussi parce que je n’ai pas le cœur à rire.
    
    — Bon je te l’accorde, moi non plus je n’ai pas envie de sauter en l’air de joie !
    
    — Tu n’as pas besoin de me le préciser.
    
    Le bistrot proche du palais de justice est un lieu assez fréquenté. Nous sommes installés au bar et sans intentions particulières, je l’ai laissé commander deux demis. La bière et sa mousse, une acidité au gout de fiel, tout semblable à celui qui coule dans mes veines en cet instant.
    
    — Tu vois Claude, moi aussi, j’ai mal. D’avoir perdu la moitié de moi, la partie la plus belle ...
    ... de ma vie. Mais je n’avais pas le choix.
    
    —… pas le choix ?
    
    — Oui ! Tu sais bien que tant que ce type sera dans ta vie, ou proche de toi, rien ne sera plus jamais possible entre nous deux.
    
    — Il y a longtemps que j’ai fait une croix sur Lilian… et aujourd’hui je dois admettre qu’il m’en faut faire une, sur toi également. Sur nos années de bonheur. L’audience d’il y a quelques minutes désormais a clos ce chapitre de mon existence.
    
    — Quel gâchis ! Pour un voyou…
    
    — Peut-être ! Mais t’es-tu simplement posé la question du pourquoi ceci était arrivé ?
    
    —…
    
    Michel me scrute avec des yeux reflétant une incompréhension totale. Il ne parle plus, mais tout comme chez moi, sa lèvre inférieure tremble et il se la pince entre ses dents. Pour refluer le spasme qui aurait entrainé une larme ? Qui sait ! Il reprend ses esprits, un moment déstabilisé par ma réplique.
    
    — Le sais-tu toi-même ? Toi qui n’as pas hésité à jeter aux orties tous nos plus beaux souvenirs. Qu’avait-il de plus, de mieux que moi ce gamin ?
    
    — Pourquoi n’as-tu jamais voulu lire entre les lignes ? J’avais besoin d’un grain de folie, d’un orage sur ma vie…
    
    — Tu es servie là ! C’est un vrai déluge que tu as déclenché. Je peux seulement t’assurer que tu es et resteras la seule femme de ma vie. Celle que j’ai aimée, que j’aimerais toujours aussi. Si tu avais eu cette franchise de m’en parler… nous aurions pu trouver une solution ensemble.
    
    — Crois-tu que c’était si simple à vivre pour moi ? Cet homme, ...
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