Latifa reprend du service - Histoires de Sexe

Latifa reprend du service

... te laisserai tranquille !
— Ah oui, Carine… pourquoi fallait-il qu’elle me trahisse, aussi ! Je l’ai toujours correctement traitée, il me semble. Mais l’appétit pour le fric ! Toi aussi ? Cela ne te ressemble pas ! Dis-moi, tu me réclames combien ?
— Tu n’as rien compris : je ne viens pas te faire chanter, mais pour que tu assumes tes responsabilités si tu en as dans ce crime horrible. Parce que tu l’as tuée, n’est-ce pas ? Si oui, tu vas devoir payer, tout simplement.

Elle part dans un rire immense qui me déconcerte. Comme si j’étais un clown aux valeurs obsolètes. La secrétaire qui l’accompagne – une petite Chinoise toute menue – esquisse un sourire.

— Bon, dit-elle en retrouvant soudain son sérieux. Quelqu’un sait que tu es ici ?

Je n’aime pas mentir, il n’est pas question de révéler quoi que ce soit sur Élodie, alors je me tais.

— Tu sais, si tu ne veux rien me dire, Feng, ici présente, sait délier les langues les moins bavardes. Elle maîtrise parfaitement l’art chinois des interrogatoires, et réussit toujours à me fournir les informations que je lui demande, mais cela peut être particulièrement pénible pour les intéressés !

La Chinoise confirme en hochant la tête. Ses petits yeux noirs sont effrayants, car ils n’expriment rien. Son crâne est entièrement rasé, tout comme ses sourcils, et à la place des cheveux elle s’est fait tatouer une grande tête de mort rouge écarlate, du haut du front jusqu’à la nuque. Glaçant.

— Veuillez marcher devant, Madame, ...

... dit-elle avec son fort accent chinois.

Elle ne plaisante pas, car elle me tient en joue avec un pistolet qui n’a sans doute rien d’un jouet pour enfant ou d’un pétard à plombs de fête foraine. Bienvenue chez les truands, Latifa !

— Désolée, ma douce, dit Nolwenn. Il ne fallait pas te mêler de ce qui ne te regarde pas. Toujours à faire ta curieuse. On ne gagne jamais rien à fourrer son nez dans les affaires des autres, et spécialement des miennes. Nous nous sommes bien connues, et je t’ai bien appréciée comme amante – en fait, vois-tu, j’ai surtout apprécié ta naïveté, car ta présence me servait surtout de couverture –, mais maintenant, c’est fini. Tu vas voir, je saurai te briser.
— Ne sois pas désolée, mon amour, car je préfère encore ta haine à ton indifférence. Car je n’ai rien oublié des moments de douceur que nous avons passés ensemble.
— Avec ce que tu vas subir, on verra si tu m’appelles toujours mon amour. Feng est mon âme damnée, en qui j’ai toute confiance, et sa cruauté semble illimitée.

S’adressant à sa comparse :

— Feng, quand tu auras fini avec elle, tu l’emmèneras où tu sais : je la veux absolument pour le spectacle de demain soir. Je tiens à ce qu’elle reste présentable, donc ne l’abîme pas.
— Oui, Murena.

Tiens, Nolwenn se fait toujours appeler Murena Styxx, son nom de scène du temps où elle était actrice porno, elle aussi, mais avec une carrière plus longue que la mienne.

— Tu vas voir, me dit-elle, ce sera grandiose. Encore mieux qu’avec ...