Latifa reprend du service - Histoires de Sexe

Latifa reprend du service

... moment de l’orgasme. Elle serre les cuisses, emprisonnant ma tête, tandis que ses deux mains agrippent les miennes et ne les lâchent plus. Celles d’Élodie batifolent sur les seins. Puis elle se redresse et nous la prenons toutes les deux dans nos bras. Elle sanglote. Ce moment de compassion silencieuse entre femmes dure un bon quart d’heure. Ensuite, elle s’habille.

— Avez-vous une clé de son appartement, pour que nous puissions y jeter un coup d’œil ?
— Oui, la voilà. Vous voulez que je vous accompagne ?
— Ce n’est pas indispensable. Par contre, il faudra que vous alliez reconnaître le corps, à Nantes. Nous pouvons vous y emmener, si vous voulez : nous rentrons ce soir.
— Merci, c’est gentil.

C’est en silence qu’Élodie conduit jusqu’au boulevard de Sébastopol où habitait Carine. Elle vérifie d’abord la boîte aux lettres, où ne se trouvent que des factures et des publicités dont la destinatrice ne risque pas d’acheter les produits vantés. Tout cela est bien dérisoire. Malheureusement, il n’y a pas de courrier personnel qui aurait pu nous aider.

En entrant dans l’appartement, j’ai l’impression d’entrer dans un tombeau, de violer une sépulture. Contrairement à celui de Julia, il est assez grand et luxueusement meublé. L’une des chambres servait d’atelier. Elle peignait dans un style impressionniste. Des paysages, des natures mortes, mais surtout des nus féminins, dans toutes les poses et tous les paysages d’arrière-plan, avec différents modèles.

Malgré une ...

... fouille attentive des tiroirs et des placards, nous ne parvenons pas à découvrir sur un quelconque document permettant d’établir des contacts amicaux ou professionnels. Par contre, un ordinateur trône sur le bureau. Élodie le met sous tension.

— Merde, dit-elle, un mot de passe au démarrage. Je vais le confier à la police scientifique pour qu’ils examinent le contenu du disque dur, mais ça va prendre des semaines.
— Laisse, je vais m’en occuper.
— Eh, fais attention. J’ai déjà vu des cas où des personnes mises en cause avaient mis en place un mécanisme d’effacement automatique des données compromettantes au premier accès non autorisé. Laisse faire les pros, s’il te plaît. Ils ont l’habitude.
— Qui te fait croire que je ne suis pas une pro, dis-je en sortant de mon sac à dos un tournevis et mon ordinateur portable personnel ?

Je dévisse le capot, démonte le disque dur et le libère de son connecteur SATA, pour le brancher sur ma propre machine que je mets ensuite sous tension.

— Tiens, il y a une partition cachée, et zut, elle est chiffrée avec TrueCrypt. Heureusement, j’ai mon craqueur de mot de passe que j’ai développé moi-même. C’est un équivalent amélioré du logiciel « L0phtCrack ». Si elle a choisi un mot du dictionnaire, ou un nom propre, on va pouvoir accéder au contenu de la partition. Cela va prendre quelques minutes, voire plus si le mot de passe est plus complexe. Mais ça m’étonnerait qu’on n’y arrive pas.
— Le fait qu’il existe une zone cryptée du disque dur ...