Histoire des libertines (36) : La Du Barry, la dernière favorite
Datte: 04/05/2021,
Catégories:
A dormir debout,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... l’histoire.
Elle a joué un rôle de mécène en encourageant l'artisanat d'art français. Elle inspira les plus grands artistes de son époque dont le sculpteur Louis Boizot, directeur de la manufacture de Sèvres. Elle contribua aussi à l'essor du néo-classicisme, en révélant l'architecte Claude Nicolas Ledoux qui bâtit son pavillon de musique de Louveciennes, ou en passant des commandes aux peintres Joseph-Marie Vien, François-Hubert Drouais, Jean-Baptiste Greuze ou Jean-Honoré Fragonard, aux sculpteurs Félix Lecomte, Augustin Pajou ou Christophe-Gabriel Allegrain et à d'autres encore. Ses collections de meubles et objets d'art furent somptueuses et donnèrent naissance aux plus belles créations du menuisier en sièges Louis Delanois, de l'ébéniste Martin Carlin ou du bronzier Pierre Gouthière. D'un goût très sûr, comme en témoignent ses collections décrites par Charles Vatel, Madame du Barry a, d'une certaine manière, inventé le style Louis XVI.
Élégante et de goûts affirmés, la comtesse du Barry exerça une influence prépondérante sur la mode vestimentaire de son époque. Elle lança notamment la vogue des étoffes à rayures qui durera dans toute l'Europe jusqu'à la fin du XXVIIIe siècle.
REHABILITATION ?
L’histoire de la dernière favorite de Louis XV est celle d’une enfant naturelle, d’une fille de couturière à la beauté saisissante, que l’appétit des hommes et les enjeux de pouvoir ont jetée dans l’enfer de Versailles.
Comme d’autres, Jeanne fut injustement ...
... calomniée, jugée parce que roturière et ancienne courtisane.
Les pamphlets du temps ont fort exagéré ses aventures. Il serait évidemment ridicule vouloir la transformer en une vertueuse personne, mais elle n’était point descendue aussi bas que ses ennemis se plurent à le dire.
Le peuple, comme du temps de La Pompadour, grogne :
« France, tel est ton destin
D’être soumis à la femelle
Ton salut vint d’une pucelle
Tu périras par une catin »
Madame du Barry, qui ne se piquait assurément point de principes austères, avait gardé, pour tous, une certaine retenue. Elle n’était pas seulement d’une beauté vraiment captivante ; il y avait en elle un fond de bonté naturelle, qu’elle garda quand les circonstances l’eurent faite toute-puissante.
Sensible, intelligente plus qu’on ne voulut le reconnaître, d’esprit cultivé, elle n’exerça sur le souverain qu’une influence heureuse. Elle ne joua guère, en fait, de rôle politique, et c’est à tort qu’on lui attribue la chute du ministre Choiseul. Malgré tout le mal que fit dire d’elle celui-ci, elle n’eut point de ressentiment contre lui, et elle s’employa même à adoucir son exil. La postérité n’en a pas moins retenu toutes les fables haineuses lancées par Choiseul.
Après la mort de Louis XV, elle ne supporta pas sans dignité les rigueurs de la nouvelle cour. Plus tard, pendant la Révolution, elle montra du dévouement à un parti qui l’avait pourtant abreuvée d’humiliations, et ses voyages en Angleterre, qui avaient pour but ...