Histoire des libertines (36) : La Du Barry, la dernière favorite
Datte: 04/05/2021,
Catégories:
A dormir debout,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... de Cossé-Brissac sera victime des Massacres de Septembre. La tête du duc est jetée par une fenêtre dans le salon de la comtesse du Barry !
Début 1793, Madame du Barry revient précipitamment en France, pour éviter l'apposition des scellés sur sa propriété de Louveciennes.
Devenue suspecte, ses séjours en Angleterre sont dénoncés comme une aide aux émigrés contre-révolutionnaires. Dénoncée par son ancien page Zamor, qu'elle avait renvoyé, déclarée ennemie de la Révolution, elle est emprisonnée le 22 septembre 1793.
L’accusateur public, Fouquier-Tinville, est ravi d’avoir devant lui « la putain du roi ».
Le procès s'ouvre le 6 décembre 1793 devant le Tribunal révolutionnaire et, le lendemain, elle est condamnée à la guillotine et sera exécutée Place de la Révolution, le 8 décembre 1793. Ses derniers mots auraient été : « Encore un moment, Monsieur le bourreau ! »
LES PAMPHLETS
Son origine roturière et sa jeunesse agitée ont suscité un certain nombre de pamphlets injurieux, voire orduriers. C’est ainsi qu’il est écrit que « La Du Barry ne suce que si l’on s’insère » !
Ou encore :
« Combien d’heureux fit-elle dans ses bras !
Qui, dans Paris, ne connut ses appas ?
Du laquais au marquis chacun se souvient d’elle »
La plupart des anecdotes sur Madame du Barry proviennent de l'esprit malveillant de ceux qu'elle avait gênés dans leurs ambitions, notamment Mathieu-François Pidansat de Mairobert, pamphlétaire virulent, auteur de « Mémoires secrets » ...
... et proche de Choiseul.
Ainsi, celle-ci rapportée par Pidansat : le surnom que Madame du Barry donnait à son royal amant était « La France ». Un beau matin de 1773, le roi, qui ne dédaignait pas de préparer lui-même son café, le laissa s'échapper, s’attirant cette apostrophe de la favorite : « Hé, La France ! Ton café fout le camp !... », ce qui était de très mauvais goût (voire une insolence envers la majesté royale) après la perte des colonies en 1763, au terme de la guerre de Sept Ans. En fait, la comtesse du Barry s'adressait à son valet de pied nommé La France à cause de sa région d'origine, l’Île-de-France !
En revanche, la correspondance de la dauphine Marie-Antoinette, avec sa mère ou celle de l'ambassadeur d'Autriche Mercy-Argenteau avec Marie-Thérèse d'Autriche, ne laisse aucun doute sur l'animosité de Marie-Antoinette vis-à-vis de la comtesse du Barry qui, par contre, manifesta toujours un grand respect à son égard.
Louis XV, tout de même inquiet du passé agité de sa nouvelle favorite, aurait demandé un jour au duc d'Ayen : « Est-ce que je ne succède pas à Sainte-Foix ? » Le duc aurait répondu : « Oui, Sire, comme votre Majesté succède à Pharamond. »
COURTISANE ET MECENE
Dans le chapitre qu’elle consacre à Jeanne dans son ouvrage « Les salopes de l’Histoire », Agnès Grossmann parle de la « fille de joies ».
Madame du Barry fut une courtisane, mais une courtisane amie des lettres et des artistes. Elle ne fut pas que la « putain » qu’a retenue ...