Histoire des libertines (36) : La Du Barry, la dernière favorite
Datte: 04/05/2021,
Catégories:
A dormir debout,
Auteur: Olga T, Source: Hds
Jeanne Bécu (1743-1793), fut, sous le nom de Mme du Barry, la dernière favorite de Louis XV.
Elle est donc la dernière de cette série de textes que j’ai consacrés aux grandes maîtresses royales de France :
• Agnès Sorel (« Histoire des libertines (18) : Agnès Sorel, la Dame de beauté », paru le 13 octobre 2018)
• Diane de Poitiers (« Histoire des libertines (21) : Diane de Poitiers ou le ménage à trois. », paru le 11 décembre 2018)
• Gabrielle d’Estrées (« Histoire des libertines (24) : Gabrielle d'Estrées, maîtresse d'Henri IV », paru le 14 février 2019)
• Mme de Montespan (« Histoire des libertines (29) : la Montespan », paru le 12 mai 2019)
• Mme de Maintenon (« Histoire des libertines (30) : Mme de Maintenon, pas seulement dévote! », paru le 28 mai 2019
• Mme de Pompadour (« Histoire des libertines (34) : la Pompadour », paru le 24 juillet 2019)
UNE ROTURIERE AUX « ORIGINES OBSCURES »
Jeanne nait à Vaucouleurs en 1743. Elle n’a pas de père connu.
Très belle, sa mère Anne Bécu était une femme légère. Outre Jeanne, elle aura en 1747 une autre naissance « illégitime », avant d’être entretenue par Claude Roch Billard du Monceaux, banquier, payeur des Rentes, munitionnaire général de l'Est, riche financier que sa charge appelait fréquemment en Lorraine. Séduit par la beauté de la jeune femme, naturellement bienveillant, Billard du Monceaux devint son protecteur. Il l'emmena avec lui à Paris et lui procura un emploi de cuisinière.
En 1749, il ...
... fait épouser Anne par Nicolas Rançon, un domestique auquel Billard du Monceaux fera obtenir une charge de garde-magasin en Corse, puis commis aux Aides et receveur des Gabelles.
Qui était le père de Jeanne Bécu ?
Parmi plusieurs hypothèses, la mieux fondée semble désigner Jean-Jacques-Baptiste Gomard de Vaubernier, dit en religion Frère Ange. C'était un moine franciscain, du couvent des Picpus où Anne Bécu, couturière, se rendait régulièrement pour son ouvrage. Toute sa vie, la comtesse du Barry se fera appeler (et signera) « de Vaubernier ».
Jeanne Bécu fut mise en pension chez les dames de Saint-Aure, dans le couvent parisien de la rue Neuve-Sainte-Geneviève. Elle y resta 9 ans, y souffrit d'une règle sévère mais y apprit l'écriture et l'orthographe, la lecture, le calcul, la musique, le dessin, la danse, la broderie, l'histoire et - bien sûr - la religion.
UNE DEMI-MONDAINE
En 1759, après avoir passé 5 mois chez un coiffeur nommé Lametz, qu'elle faillit épouser mais dont elle épuisa la fortune, Jeanne entra au service de la veuve d'un fermier général, Élisabeth de Delay de Lagarde, retirée dans son château de La Courneuve. Au contact d'une société choisie, elle acquit alors peu à peu l'aisance et la distinction des manières qui ne la quitteraient plus.
Jeanne fait à nouveau scandale. Elle repousse les avances saphiques de la belle-fille de Mme de Lagarde, mais couchera avec ses deux fils.
A partir de 1761, « Jeanne de Vaubernier » se mit à fréquenter le ...