Histoire des libertines (36) : La Du Barry, la dernière favorite
Datte: 04/05/2021,
Catégories:
A dormir debout,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... !
Cependant, le clan Choiseul ne désarmait pas. L'une de ses créatures, Pidansat de Mairobert, publia des « Mémoires secrets », à l'origine des attaques dont Madame du Barry fut dès lors constamment l'objet. Il diffusa, ou suscita, des chansons grivoises, des pamphlets injurieux et même des libelles pornographiques (L’Apprentissage d’une fille de modes ou L’Apothéose du roi Pétaud).
Prévenue contre Madame du Barry dès son arrivée en France en 1770, la très jeune Dauphine, Marie-Antoinette, lui voua d'emblée une vive antipathie.
Dès le 9 juillet 1770, elle écrit à sa mère, l’impératrice Marie-Thérèse : « Le Roi a mille bontés pour moi et je l’aime tendrement, mais c’est à faire pitié la faiblesse qu’il a pour Mme du Barry, qui est la plus sotte et impertinente créature qui soit imaginable. »
Encouragée par le clan Choiseul et Mesdames, filles de Louis XV, elle la traita avec un mépris affiché, refusant de lui adresser la parole, ce qui constituait une grave offense, indisposant le roi. Cette haine viscérale pourrait s'expliquer par le ressentiment d'une princesse dont le mariage ne fut consommé qu'au bout de 7 ans, à l'encontre d'une courtisane qui, depuis longtemps, n'ignorait aucun des plaisirs de la chair. C’est aussi un mépris « de classe » que la future reine affiche contre la Du Barry.
Marie-Antoinette surnomme Jeanne « la grande sauteuse qui ressuscite les morts » !
En décembre 1770, à la suite d'humiliations répétées envers Madame du Barry, Louis XV ...
... décida du renvoi de Choiseul et le fit remplacer par le duc d’Aiguillon, ce qui accrut encore la rancœur de Marie-Antoinette.
L’EXIL A LOUVECIENNES
Dès la mort de Louis XV, son petit-fils et successeur Louis XVI, probablement inspiré par Marie-Antoinette et ses tantes, fit délivrer une lettre de cachet contre la comtesse du Barry.
On fit saisir ses papiers, qui parvinrent en partie entre les mains du clan Choiseul. Certains furent utilisés pour publier une correspondance apocryphe mêlant le vrai au faux qui parut quelques années plus tard.
A partir de 1776, Jeanne est autorisée à vivre au château de Louveciennes, dans les Yvelines, que Louis XV lui avait attribué en 1769.
Durant toute sa vie, Jeanne eut de nombreux amants, même après la mort de son royal-amant. Jeune, belle et célibataire, elle sera tour à tour maîtresse d’un certain Henry Seymour, le comte puis le duc de Cossé-Brissac, qui durera plus longtemps et sera son plus grand amour, Louis-Antoine de Rohan-Chabot et tant d’autres.
VICTIME DE LA TERREUR
En 1789, pas rancunière, la comtesse du Barry offre ses services à la Cour, vidée de nombreux courtisans émigrés dès les premiers moments de la Révolution. Elle soutient de l'intérieur la contre-révolution naissante, mais son passé la rend suspecte. Son ancienne condition de maîtresse royale en fait une cible pour certains révolutionnaires.
En 1791, elle se fait voler ses bijoux, qu’elle tentera en vain de retrouver à Londres.
Son amant, le Duc ...