1. Montmartre


    Datte: 28/04/2021, Catégories: fh, hplusag, historiqu, Auteur: Jane Does, Source: Revebebe

    ... que j’avançai vers mon but.
    
    — xxxXXxxx —
    
    L’atelier, un immense capharnaüm où des toiles se trouvaient tendues un peu partout. Beaucoup d’édifices montmartrois, surtout le Sacré-Cœur peint sous différents angles ou points de vue, et quelques portraits d’illustres inconnus. Devant un chevalet, la silhouette imposante de cet homme avec qui j’avais pris un verre hier. Je ne m’étais nullement annoncée et d’un coup, surprise, la grande carcasse du peintre eut un vrai sursaut. J’aurais pu lire dans ses yeux, la peur.
    
    — Et vous voulez donc que mon cœur s’arrête de battre ? Ce n’est pas humain de prendre les gens par surprise de cette manière. Je savais que vous alliez venir… Quand ? Pas forcément avec exactitude, mais que vous le fassiez me semblait… inéluctable. Vous êtes encore plus belle que dans mes souvenirs.
    — Ils ne datent pourtant pas de si loin…
    — C’est vrai. Mais le regard du peintre, les images sont là, bien imprimées dans cette caboche. J’allais faire une pause. Vous aimez l’eau bien fraîche ? Je n’ai que cela à vous offrir !
    — Ça ira… oui c’est bien, un bon verre d’eau.
    — Je suis content de ...
    ... vous revoir. Vous êtes venue pour poser pour moi ?
    — … je… franchement, je ne sais pas pourquoi je suis venue.
    — Buvons un verre d’eau et après… nous verrons bien !
    — Ce sont toutes vos œuvres qui sont là ?
    — Pas toutes. Certaines sont celles d’un gosse qui vient de temps en temps. Il a un réel talent, mais il n’est pas très courageux. Ou plutôt, lorsqu’il a deux sous, il les boit… on ne fait jamais fortune comme ça… et puis d’ailleurs aucun barbouilleur ne fait fortune à Montmartre !
    
    Il avait éclaté de rire, mais ne me quittait pas des yeux. Et moi… eh bien, je ne savais plus trop où me mettre. L’endroit était coloré, de grandes baies vitrées partout et au plafond aussi, laissaient passer une lumière que rien ne freinait. Puis l’odeur des huiles ou des couleurs, un mélange qui me montait au nez, arrivant de partout sans que je puisse en déterminer exactement la source… l’endroit me plaisait bien. Paul me poussa vers deux sièges branlants et maculés de peinture. Il jeta sur l’un d’eux une vieille couverture poussiéreuse. Et de sa voix suave, m’enjoignit de m’asseoir. Mon cœur battait trop fort !
    
    À suivre… 
«12...4567»