Montmartre
Datte: 28/04/2021,
Catégories:
fh,
hplusag,
historiqu,
Auteur: Jane Does, Source: Revebebe
... l’immeuble et j’en étais heureuse.
Maman n’avait laissé aucune trace tangible de son passage. Le canapé et ses coussins remis en ordre et mon lit avait les draps tirés et peut-être, mais encore n’était-ce pas certain, une légère odeur de parfum masculin pouvait trahir la venue de son jeune amant. Je regagnai donc fraîche et propre, les femmes qui jouaient aux dominos chez ma tante. Geneviève me salua d’un signe de tête avec son éternelle bonne humeur. J’attendis donc qu’elles finissent leur partie pour lui demander de quoi étaient faites ses fameuses nouvelles.
— Est-il vrai, Geneviève que vous ayez des choses à me raconter ?
— Ah Charlotte… Ça y est, nous la tenons… devinez qui !
— Vilaine ! Pourquoi ne pas me dire tout de suite ? Vous voulez donc me faire languir ?
— Non ! Nous avons retrouvé votre compagne de chambre, cette jeunette du pensionnat. Ses parents se sont séparés et elle vit chez sa mère. De l’autre côté de la ligne de démarcation ! Mais elle sera là dans le courant de la fin de cette semaine. J’irai la chercher. Pour votre anniversaire, ce n’est pas une bonne nouvelle cela ?
— Je crois bien que j’ai envie de vous embrasser Geneviève…
— Qu’attendez-vous pour venir me relécher le museau si ça vous fait si plaisir ? Mais j’avoue que je préfère les câlins des hommes, jeunes ou mûrs, peu importe. Enfin, venant de vous, ça ira je vous rassure.
Mes bras s’étaient refermés autour du cou de la vieille dame. Toutes nous riions de bon cœur. La joie ...
... pouvait être communicative et en ces temps tourmentés, elle se générait de tout petits riens. Il en fallait bien plus pour exploser ; pour se mettre en colère également. Ces sentiments si contradictoires n’étaient-ils pas finalement frères jumeaux ?
Nous étions ensuite toutes ressorties ! La Seine gardait ses attraits et nombre de Parisiens s’y baladaient également. Mais des uniformes portés par des hommes qui ne parlaient pas le français nous croisaient partout. La plupart flânaient, bien que d’autres soient porteurs d’armes.
Alors que nous déambulions et que maman et Gertrude s’étaient éloignées de quelques pas, ma protectrice me fit signe de me baisser. Elle me murmura, alors quelques mots :
— Je vais me rendre chez la maman de votre amie Adèle. Je pars demain et j’aimerais que vous fassiez une commission pour moi, vous voulez bien ?
— Mais naturellement…
J’avais seulement haussé la voix d’un demi-ton. La vieille dame me tança vertement.
— Chut ! Bon sang, personne ne doit être au courant… Passez chez moi dans la soirée et je vous dirai de quoi il retourne. Mais maintenant, rattrapons ces deux lâcheuses qui ont l’air de préparer un marathon ! Bon, je compte sur votre grande discrétion.
— Oui, vous pouvez.
— Merci ! Alors, Mesdames, on fait cavalier seul ? Vous n’avez plus envie de marcher à nos côtés ?
— …
Clothilde, avec son sourire, s’était arrêtée et Gertrude, par la force des choses, fit aussi une pause. Nous revenions alors pour un dîner, toutes ...