1. Montmartre


    Datte: 28/04/2021, Catégories: fh, hplusag, historiqu, Auteur: Jane Does, Source: Revebebe

    ... ensemble, pris chez ma tantine. Après celui-ci, je délaissai les deux belles-sœurs pour regagner mes pénates. Mais avant, je fis un crochet pour écouter ce que ma bonne Geneviève avait de si urgent à me demander. Elle n’était pas là depuis plus d’une minute ou deux alors que je frappai à sa porte.
    
    — Oui ! Oui, entrez Charlotte. Venez et surtout écoutez sans m’interrompre.
    — Bien !
    — Je vais vous donner une lettre. Personne ne doit savoir et vous la conduirez à un monsieur qui se prénomme Jules. Vous le rencontrerez discrètement à la gare Montparnasse devant le panneau des départs Grandes-Lignes. Si vous êtes suivie, vous passez votre route et oubliez ce pli.
    — Mais… comment vais-je reconnaître votre homme, Madame ?
    — Il chantonnera en balayant le hall de gare,« En passant par la Lorraine » et pour que lui vous identifie à coup sûr en vous approchant vous lui direz :« Trop tard, mon bon Jules, les Allemands nous l’ont reprise ». Vous avez bien mémorisé ? Et surtout, vous ne lui donnez rien dans la gare, vous le suivrez et il vous fera signe lorsque le moment de lui remettre le courrier sera venu.
    — Bien si j’ai tout suivi, je dois donc me rendre à la gare Montparnasse, sous les panneaux des départs Grandes-Lignes. Un homme avec un balai chantera« En passant par la Lorraine ». Je dois, pour qu’il sache que je suis bien la personne qu’il attend, lui lancer« Trop tard, mon bon Jules, les Allemands nous l’ont reprise ».
    — C’est parfait ! Ensuite vous lui emboîtez le ...
    ... pas, à bonne distance et vous surveillerez vos arrières. Il vous fera un geste convenu, simplement pour vous faire comprendre que vous pouvez sans crainte lui remettre ce courrier. Celui-ci. Tenez !
    — Ah, et quand doit avoir lieu notre rendez-vous.
    — Demain, à neuf heures du matin !
    — Bon ! C’est entendu.
    — Une dernière chose, Charlotte, si les soldats vous arrêtent, pour n’importe quel motif, ils ne doivent pas trouver cette missive. Quitte à l’avaler, ils ne doivent en aucun cas la lire !
    — Je ferai de mon mieux.
    — Il y va de votre vie, de la mienne également et de celle de notre ami Jules… alors il vous faut faire mieux que votre mieux !
    — Vous nous quittez quand, pour aller chercher Adèle ?
    — À la même heure que celle de ce rendez-vous, sinon, vous pensez bien que je ne vous aurais pas demandé ce service très risqué.
    — Merci de votre confiance en tous cas !
    
    L’enveloppe n’était pas très épaisse et elle avait disparu dans la doublure de ma veste de tailleur. Mais pour demain, je trouverai bien une autre cachette plus sécurisée. Chez moi, j’avais mille et une fois tourné ce message dans mes doigts. Impossible de savoir ce qu’il contenait, mais je sentais bien que ce devait être diablement important pour qu’il faille prendre autant de précautions. J’avais comme tout le monde entendu parler des terroristes, mais jouer les espionnes ne m’avait jamais effleuré l’esprit. Je cherchai donc la cachette inviolable pour transporter mon précieux papier.
    
    J’emballai alors ...
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