1. Revenir ?


    Datte: 10/05/2018, Catégories: nonéro, aventure, sf, Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe

    ... traditions ! Mais nous savons qu’elles sont fausses ! Et vous devez l’apprendre vous aussi ! Nous avons de nombreuses choses à vous…
    — Tais-toi !
    — Ouuuuuhhh !
    — Tais-toi ! Sale dégénéré !
    — Non ! Laissez-le parler !
    — Silence ! Silence !
    
    Les Patriciennes eurent un mal fou à apaiser le vacarme qui déchirait de nouveau leurs concitoyennes. Mais l’une d’entre elles, vêtue de rouge comme Dame Heline, finit par obtenir le silence et parla d’une voix forte et directive.
    
    — Concitoyennes, habitantes d’Avila, la prophétie tant espérée s’est réalisée. Pas tout à fait comme nous l’attendions, peut-être, mais cette femme et cet homme méritent toute notre attention et notre soutien. Alys, Johan, …
    
    Elle connaissait mon nom. Sans doute grâce à Dame Heline.
    
    — …au nom du Conseil, je vous souhaite la bienvenue dans notre cité, et garantis votre sécurité et celle de vos enfants. Entrez dans notre ville et suivez nos surveillantes qui vous escorteront jusqu’au palais du Conseil, où un médecin vous rejoindra.
    
    À aucun moment, elle n’avait employé le terme de « dégénéré ». À mes côtés, Alys soupira de soulagement et se serra contre moi. Nous avançâmes, main dans la main, vers les échelles. Y grimper serait difficile, surtout avec les enfants. Alys abandonna la besace sanglée sur son dos et entreprit de monter quelques barreaux. Mais Alphya qu’elle portait gênait sa progression. Au-dessus de nous, des habitantes penchées sur le garde-corps scrutaient silencieusement le moindre ...
    ... de nos gestes.
    
    — Pouvez-vous nous hisser ? demandai-je en m’accrochant à l’autre échelle.
    
    Nous fûmes alors lentement tirés vers le haut, rebondissant à chaque à-coup sur les fortifications. Crispés, cramponnés chacun à nos cordages, les phalanges en sang à force de heurter la muraille.
    
    — J’ai mal aux mains, Johan ! Et aux bras ! Je n’en peux plus !
    — Courage ! Nous y sommes presque.
    
    Mais c’était faux. Nous n’étions qu’à peine à la moitié. Et déjà les mains me brûlaient. Et le vide, en dessous, me faisait peur. Je fermai les yeux.
    
    — Je n’en peux plus !
    
    Elle pleurait.
    
    — Je vais lâcher !
    — Non ! Regarde ! Passe tes bras, comme ça, dans la corde ! Enroule-la autour !
    
    Au-dessus, les surveillantes qui nous tiraient immobilisèrent un instant l’échelle, et Alys, péniblement, tournoya son avant-bras dans la corde de droite, puis referma sa main sur un barreau, et fit la même chose à gauche.
    
    — Ça fait mal !
    
    C’était atrocement douloureux, mais au moins, nous ne tomberions pas.
    
    — Courage !
    
    Les surveillantes reprirent leur traction, et peu à peu, nous fûmes hissés jusqu’en haut de la muraille. Je fus saisi sous les bras et l’on m’aida à franchir le parapet. Dès que je fus passé, j’aperçus Dame Heline et plusieurs femmes vêtues de rouge au beau milieu d’un cordon de sentinelles armées qui retenaient la population. À quelques mètres, deux surveillantes continuaient de hisser l’autre échelle de cordage. Sans un mot, je déposai mon fils dans les bras de ...
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