Revenir ?
Datte: 10/05/2018,
Catégories:
nonéro,
aventure,
sf,
Auteur: Gufti Shank, Source: Revebebe
... dirai rien.
— Mais comment avez-vous survécu ?
— Nous avons construit une cabane sur le rivage, et l’eau d’une source et les produits de la mer nous ont nourris.
— C’est absurde ! s’exclama une Patricienne d’un air hostile. Nous savons toutes que la vie est impossible au-delà des remparts et des montagnes !
— Vous vous trompez, dis-je froidement en la dévisageant.
Elle bouillonnait en soutenant mon regard.
— La vie a dû être un moment impossible, oui, et je ne sais comment Avila a pu échapper au cataclysme de la Grande Guerre, mais la nature reprend peu à peu ses droits, là-bas, et je vous assure que la vie est de n…
— Qu’est-ce qu’un dégénéré peut bien savoir à tout ça ? éclata-t-elle soudain, ne parvenant plus à se retenir. Ta parole ne vaut rien, et celle de ta femelle non plus !
— Calme-toi, Elanda, tempéra Dame Aradelle.
Mais elle ne s’apaisa pas, bien au contraire, et se mit à haranguer les autres Patriciennes.
— Mais vous ne comprenez pas, mes sœurs ? Ces dégénérés tentent de nous berner ! Ils ont dû survivre quelque part au fond d’une caverne crasseuse, auprès de leurs pitoyables semblables.
— C’est faux ! hurla ma compagne. Nous avons dit la vérité !
— Tais-toi, misérable ! Avez-vous oublié qui ils sont ? Les assassins de Mazela ! Nous n’aurions jamais dû les laisser entrer ici ! Que leur histoire soit vraie ou fausse ne change rien. Heline, tes petits protégés vont nous causer bien des ennuis.
L’interpellée, sur notre droite, maintenait les ...
... yeux baissés.
— Écoutez la foule dehors, poursuivit notre détractrice en se levant. Nous avons ridiculisé la prophétie en ouvrant les portes à ces deux dégénérés ! Nous devons rapidement réparer cette erreur.
Je ne savais pas trop ce qu’elle avait en tête, mais son expression perfide ne me disait rien qui vaille.
— Ça suffit, Elanda ! Le Conseil a donné sa parole devant toute la ville. Ces dégénérés et leurs enfants seront en sécurité. Et avant toute décision, nous devons vérifier leurs dires.
— Pfff !
Notre accusatrice maugréa en tournant les talons, avant de reprendre en s’éloignant :
— Nous devons surtout absolument éviter que la plèbe n’entende leurs hérésies ! Ils ne doivent pas sortir d’ici. Surveillantes ! Ces dégénérés ne doivent pas quitter le palais !
Alys posa sa main sur la mienne. Nous nous étions bêtement jetés dans la gueule du loup. Comment avions-nous pu croire que nous serions accueillis avec décence ? Nous tournâmes ensemble nos yeux vers les femmes qui continuaient de s’occuper de nos enfants. Dame Aradelle dut deviner nos pensées et s’adressa aux infirmières :
— Comment vont-ils ?
— Ils sont malades et affaiblis, surtout le garçon.
Alys se crispa et réprima un sanglot.
— Pourrons-nous les soigner ? reprit la première Patricienne.
— Seul le temps nous le dira.
— Faites de votre mieux.
Je la dévisageai lorsqu’elle se retourna vers nous. Elle était âgée, bien plus que la plupart des autres conseillères. Ses yeux gris étaient ...