1. Luce, bourgeoise adultérine malgré elle (1)


    Datte: 12/04/2021, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Reveevasion, Source: Hds

    ... pas gênée, c'est un plaisir pour moi de vous rendre service, entrez donc.
    
    Ne sachant si cette formule était de convenance ou si elle faisait allusion à son probable déshabillage à venir, Luce s'avança sur le parquet ciré où ses talons reprirent un rythme mieux assuré mais tout aussi peu discret, diffusant une petite musique dont les paroles résonnaient uniquement dans la tête du docteur en lui disant : "regarde comme mes mollets sont si finement gainés de soie fumée avec cette couture qui remonte là où tu n'as pu accéder qu'en rêve."
    
    - Asseyez-vous, chère Luce, fit-il en lui indiquant le fauteuil de cuir face à son bureau. Les talons quittèrent le plancher indiscret pour le tapis moelleux où s'étouffèrent les claquements qui furent bientôt relayés par le froissement de la jupe du tailleur gris perle et le crissement électrique des bas sous l'effet du croisement des cuisses. Par bonheur la jupe était suffisamment longue mais cela eut des répercussions différentes chez nos personnages : tandis que Luce en ressentit un premier soulagement, l'unique depuis l'insistance affirmée d'Hortense, la satisfaction de Régis était de nature tout à fait libidineuse en lui faisant savourer chaque instant de découverte progressive de la belle patiente inaccessible.
    
    Il vint se poser devant elle appuyant son postérieur sur le bord du bureau Louis XIV de façon à imposer d'emblée sa présence physique et l'obligeant à lever son visage timoré. C'est à cet instant seulement qu'elle osa le ...
    ... regarder vraiment. Ses yeux bleu de mâle brun aux cheveux frisés accentuèrent son malaise. Elle remarqua qu'il portait un pantalon de toile dont elle ne retint pas la couleur sous une blouse blanche immaculée qui lui fit détourner le visage quand elle s'aperçut que deux boutons s'ouvraient sur la toison noire de son torse. Elle ne put réprimer un réflexe qui lui fit instantanément porter sa main sur l'échancrure de la veste de son tailleur, pas plus que de se retenir d'imaginer qu'un homme aussi séduisant que Régis puisse se satisfaire de sa grasse et ennuyeuse épouse. Pensée qu'elle chassa très vite de son esprit quand la voix suave mais ferme du médecin la fit revenir à la réalité.
    
    - Détendez-vous, chère Luce, et exposez-moi vos petits soucis féminins, dit-il en se voulant rassurant et protecteur.
    
    - C'est que vous voyez, Régis, il ne m'est pas facile de vous répondre, non pas que les mots me manquent pour décrire ce que vous appelez de "petits soucis", en omettant d'ajouter volontairement par pudeur le dernier qualificatif énoncé par le docteur, mais c'est, comment dirais-je assez délicat, compte tenu des circonstances quand même particulières. Elle marqua ce "quand même" d'un ton plus péremptoire et exprima ces derniers mots en osant relever ses paupières comme pour lui reprocher une forme de légèreté dans son assurance professionnelle.
    
    - Mais, madame Saint-Sauveur, il n'y a rien de circonstanciel et de particulier à consulter un médecin.
    
    - Quand même Régis, ...
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