1. Luce, bourgeoise adultérine malgré elle (1)


    Datte: 12/04/2021, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Reveevasion, Source: Hds

    ... surveillance d'un personnel domestique indispensable et aux activités de charité. Passée la trentaine, elles dépérissaient dans une résignation morale doublée d'une empâtement physique aussi bien chronique que collectif.
    
    Luce Saint-Sauveur avait néanmoins échappé à cette image référentielle. Première et gravissime incartade aux règles imposées, elle n'avait pu avoir d'enfants sans que l'on puisse déterminer si la cause en était due aux effets du traumatisme créé par les conditions de son mariage sur son métabolisme ou à l'impuissance d'un mari plus habile en libertinage que précautionneux dans l'application du devoir conjugal. Lassé de cette obligation sans résultat fécond, Henri avait fini par ne plus honorer son épouse d'autant plus que sa fonction de député puis de sénateur lui servait d'alibi pour vivre les deux tiers de l'année à Paris. Luce accomplissait pourtant parfaitement son devoir de maîtresse de maison avec courtoisie, élégance et générosité sans jamais déroger aux exigences de son rang. Il est vrai qu'elle disposait pour cela d'un atout unique au sein de la haute mais petite société provinciale. A quarante ans, elle avait conservé un physique de rêve : son mètre soixante était magnifiquement fondu dans une enveloppe de quarante cinq kilos harmonieusement répartis, inversant ainsi les proportions de ses compagnes sociétales. Elle avait des rondeurs délicates et harmonieuses avec une petite poitrine ronde ponctuée de tétons à l'insolence altière sinon ...
    ... arrogante tandis que son divin pétrousquin arborait une symétrie d'école de beaux-arts avec deux demi-lunes à l'élasticité suffisante pour se soustraire à un nécessaire déhanchement abusif accrocheur de regards masculins. Ses attaches, en harmonie avec sa silhouette, présentaient une fragilité trompeuse que démentait aussitôt la fermeté imprimée sur son visage. Celui-ci était d'un ovale parfait encadré d'une chevelure d'un blond vénitien à l'aspect sauvage de crinière qui n'aurait jamais subi les âffres de quelques bigoudis ou autres artifices que ce soient. Les mèches libres et astucieusement rebelles trahissaient une volonté déterminée mais retenue à moins que ce ne fût une imagination captive ou refoulée. La pâleur du visage était discrètement voilée d'un fond de teint aux nuances fauves interdisant tout égarement de maquillage enluminé tandis que sa bouche étroite mais aux lèvres ourlées formait un arc de Cupidon accentué à l'étage supérieur tandis que l'inférieur s'ornait d'un gonflement pulpeux qu'atténuaient des commissures tendant vers le bas sans l'indiquer franchement. En harmonie avec la délicatesse perfide de sa bouche, les sourcils semblaient s'excuser avec la discrétion de leur dessin évitant de faire ombrage à un maquillage riche d'accents métalliques aux penchants cendrés très légèrement azurés qui faisaient de ses paupières, armées de longs cils, un argument supplémentaire au charme de son regard vert aux reflets mordorés. Un peintre se serait damné pour reproduire ...
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